Des dealers des quartiers nord de Marseille proposeraient à certains clients des cartes de fidélité semblables à celles des commerces ordinaires.
Yohann, 31 ans, a l’habitude de se fournir en cannabis à Bassens ou la Casté mais il y a quelques semaines, il s’est rendu pour la première fois à la cité Val-Plan (13e) à Marseille. Et surprise, après avoir acheté 3 barrettes de shit, un jeune dealer lui a tendu une carte de fidélité !
« J’ai eu l’impression d’être à la pizzeria du coin »
« J’ai carrément halluciné. On m’avait déjà offert des cigarettes, des briquets ou des feuilles pour rouler, mais il s’agissait d’une carte de fidélité. D’un côté, il y avait une sorte de grille tarifaire, avec les offres promotionnelles, de l’autre des cases vides prévues pour valider mes prochains achats. J’ai eu l’impression d’être à la pizzeria du coin. »
La carte indique également les horaires de vente, les délais, et même les différentes formules proposées ! Avec la formule confort par exemple, le client reçoit pour 50 euros de résine de cannabis, un paquet de Marlboro, un paquet de feuilles OCB et un briquet en cadeau.
« Un buzz de fou », jusqu’au préfet de police
« Ce truc, c’est très récent, mais ça a vite circulé sur internet et ça a fait un buzz de fou. Du coup, tout le monde vient au quartier pour voir ça de près. Ça amène de la clientèle en plus et ça fait parler de nous. Il n’y a personne d’autre qui propose ça, même si on ne le fait pas systématiquement« , a expliqué un proche du réseau au journal La Provence.
Mais les habitants du quartier ne voient pas ces cartes de fidélité d’un bon œil… « Ils n’ont qu’à faire payer par carte bleue tant qu’ils y sont, ou ouvrir un site d’achat en ligne. Ça ne me fait pas rire du tout, ça prouve bien qu’ici, tout est permis« , lâche ironiquement une mère de famille à propos de cette activité illégale qui se fait presque au grand jour.
Le préfet de police de Marseille, lui, juge « très improbable » l’existence de ces cartes. « On n’a jamais trouvé cela en perquisition, ou dans le cadre des interpellations auxquelles il a été procédé, ce qui rend très improbable la crédibilité de l’histoire« , indique-t-il.