Nous aimons les jeux vidéos. Que cela soit pour nous détendre ou pour atteindre au plus vite le level max, nous apprécions parcourir des univers aussi variés que le FPS ou le RPG. Et je ne parle pas des jeux en réseau. Ces jeux aux étonnantes capacités qui s’étendent de plus en plus nécessitent, on peut l’avouer, une expérience certaine procurée par des dizaines d’heures de pratique, une solide formation avancée en secrétariat – au moins BAC+12 – ou une série d’interventions chirurgicales consistant à la greffe d’un cerveau supplémentaire et d’une nouvelle série de doigts. En effet, il devient souvent indispensable face aux autres joueurs, de manipuler la souris ou le joystick avec brio tandis que la seconde main parcourt le clavier pour demander de l’aide à l’équipe qui n’a pas pris le même chemin que vous, tout cela en sanskrit et sur un canal secret pour que les méchants ne passe pas en mode contre-offensive sur votre géniale stratégie. J’aborderai à peine les consoles où nos doigts virevoltent en même temps sur les milliers de boutons implantés sur ces accessoires si minuscules que l’on nomme « manettes de jeux ».
Comment, j’en fais trop ? Moi ! Je n’oserai jamais !!!
Tout cela pour dire que bon nombre d’objets qui nous accompagnent lors de nos parties sans fin nécessitent autant notre attention, nos sens et notre corps durant un temps qui s’avère loin d’être négligeable. Mais, alors, comment font les personnes handicapées si elles souhaitent s’amuser sur un jeu vidéo actuel ? Quels sont les moyens qu’un accidenté lourd pourrait actuellement utiliser pour se détendre sur un FPS ? Quels sont les possibilités offertes pour un individu dont le handicap existe depuis sa naissance ? En fonction de la nature du handicap, des solutions techniques existent, le plus souvent sur ordinateur.
On observe pour les consoles des adaptations qui, pour efficaces qu ‘elles soient, relève encore d’une solution artisanale. L’exemple le plus simple consiste en une souris possédant un nombre phénoménal de boutons supplémentaires – le prix semble d’ailleurs dans ce cas plus que proportionnel à ces nouvelles possibilités pourtant techniquement simple. Pour rappel, l’être humain envoie quand même des navettes dans l’espace. Cette nature de solution permet aux joueurs possédant une déficience d’un des membres supérieurs de pouvoir accéder à bon nombre de jeux. Cela ne résout évidement pas tout mais présente le mérite d’exister.
Ci-après, une vidéo montrant l’adaptation d’une manette de PS4 pour un usage à une seule main :
La déficience visuelle possède bien sur son éventail de solutions : le mode loupe pour les mal-voyants. Bien sur, des interfaces tactiles en braille permettent aux aveugles d’utiliser l’informatique. Il existe même, en expérimentation, des jeux dont le principe repose sur le son produit alors que le second joueur, ne souffrant d’aucun handicap, se retrouve en face d’une interface classique. Cela est extrêmement intéressant car on favorise ainsi l’échange entre individus au-delà de leurs différences.
Les paralysies offrent également mais à des degrés divers leurs lots de solutions : aide logicielle – genre « programme automatique » – assistant le joueur, contrôle du mouvement oculaire ou reconnaissance vocale lorsque cela s’avère possible. Mais ces solutions semblent à ce jour spécifiques et leurs standardisation demanderait également un matériel dont le coût n’est pas négligeable.
Sans doute serait-il bon qu’à terme des accords existent entre les grands fabricants de jeux pour faciliter l’accès de tous sur leurs produits. Mais le plus gros des obstacles vient de nous mêmes car, sans en être conscient et sans méchanceté aucune, peut-être nous arrive t-il de penser « noob » sur une personne dont les perceptions physiologiques diffèrent des nôtres. Ne pas y songer et ne pas nous adapter – parce que nous ne sommes fondamentalement qu’en face d’un simple jeu – , c’est un peu perdre de notre humanité.
Le handicap mental n’est pas en reste.
Il n’est pas rare que, dès qu’on sort du jeu PEG 3 ou 7+, les jeux deviennent aussi difficile d’accès quand on on a des difficultés intellectuelles ou tout simplement ne pas savoir lire. Là où de simples icônes suffiraient, on trouve des menus écris complexes.
Nous essayons de le mettre en avant au travers de notre blog, www.game-lover.org et profitons des salons pour sensibiliser les éditeurs, mais il y a encore fort à faire !