La plateforme de location de vacances aurait dû vérifier si le locataire était autorisé à sous-louer, a jugé la Cour d’appel
Airbnb a été tenu pour solidairement responsable d’avoir enfreint un contrat de location en ne vérifiant pas si la locataire était autorisée à sous-louer avant d’annoncer son logement sur son site.
La cour d’appel de Paris a jugé le 3 janvier que le cabinet, une plateforme en ligne où les gens peuvent répertorier ou louer des biens à usage de courte durée, avait « largement contribué » à l’infraction en ne demandant pas la preuve que la location était légale.
L’affaire portait sur une locataire qui avait sous-loué son logement dans le quartier populaire du Marais dans le 4e arrondissement de Paris sans autorisation en 2016 et 2017, pendant 534 jours.
En 2020, un tribunal judiciaire de Paris avait déjà tenu la plateforme solidairement responsable et cette décision a été confirmée par la cour d’appel.
Elle a fait la distinction qu’Airbnb n’est pas simplement un hébergeur qui met en relation deux individus et leur rappelle les règles de la location mais un éditeur de contenu, qui joue un rôle actif dans la rédaction des annonces et de leur contenu via des « instructions précises ». » et « de nombreuses contraintes ».
A ce titre, la plateforme doit également s’assurer que toutes les annonces publiées sur son site sont légales.
Jonathan Bellaïche, l’avocat du propriétaire, a déclaré à l’AFP que cette décision rappelle « que ces géants du web disposent des moyens nécessaires pour assurer la diffusion de contenus respectueux de nos principes juridiques ».
Airbnb et le locataire devront verser au propriétaire près de 32 400 €, la différence entre l’argent frauduleusement gagné de la sous-location (51 936 €) et les 20 mois de loyer (19 540 €) versés au propriétaire sur la période, ainsi que ses € 7 000 frais de justice.
Dans une déclaration à l’AFP, Airbnb France a fait valoir que « cette affaire est strictement un litige privé entre un propriétaire et un locataire » et a déclaré qu’elle envisageait « toutes les options pour contester la décision ».