Des dizaines de milliers d’habitants signent une pétition en faveur du restaurant après qu’un voisin a déposé plainte
Plus de 58 000 personnes ont signé une pétition en défense des propriétaires d’une crêperie bretonne poursuivie en justice par un voisin pour l’odeur de ses crêpes et autres troubles présumés.
Les propriétaires de la Crêperie du Pêcheur au Cap d’Erquy (Côtes-d’Armor), Marlène Dupont et Alex Polge, comparaîtront devant un juge d’instruction le 16 février, devant le tribunal de la ville voisine de Saint-Brieuc.
Les plaintes pour nuisances olfactives et sonores émanent d’un voisin qui a déménagé de Paris pour vivre à proximité du restaurant et a d’abord acheté sa propriété comme résidence secondaire avant la crêperie existait.
« Nous avons fait tout ce que nous pouvions faire pour apaiser le voisin, mais plus nous en faisons, plus ils exigent », a déclaré M. Polge. La Connexion.
« Il faudra au moins dix ans pour payer le travail que nous avons dû faire. Au début, nous en avons ri, mais nous ne rions plus maintenant.
L’action en justice se poursuit malgré une tentative de conciliation avec le maire local, qui a décrété la crêperies’est bien passé en août dernier, au plus fort de la saison touristique lorsqu’il s’est rendu au moment le plus achalandé de la journée.
Une photo de la crêperie. Crédit photo : fourni par Marlène Dupont et Alex Polge
170 000 € de travaux réalisés
Les crêperie les propriétaires disent qu’ils ont déjà déplacé la cuisine neuf mètres plus loin de la fenêtre la plus proche du voisin et qu’ils ont construit une extension à double vitrage pour l’isoler du bruit des clients. Ils disent aussi avoir supprimé l’espace enfants pour arrêter les « cris de joie » que le voisin Patrick Boquet disait déranger.
« Nous avons également supprimé un parking de sept places car ils disaient que c’était trop près de chez eux. Il n’y a pas eu d’autres plaintes dans le quartier, d’autres voisins ont apporté leur soutien », a déclaré M. Polge.
Mme Dupont précise que le coût des travaux est de l’ordre de 170 000 €.
Historique des plaintes
Le restaurant a ouvert ses portes en 2009. Les Boquets ont acheté leur propriété en 2000, en tant que maison de vacances et ont d’abord déposé des plaintes auprès de la mairie une fois que le restaurant était opérationnel. Le maire est descendu du côté du restaurant et les plaintes ont cessé jusqu’à ce que Mlle Dupont et M. Polge prennent le relais en 2020.
« Nous avons été contraints de fermer cinq semaines après l’ouverture à cause du Covid. Nous avions déjà du mal à suivre le confinement mais nous avons tenu le coup », a déclaré M. Polge.
Après avoir reçu des plaintes de leur voisin concernant « la fumée qui sortait de la cuisine et l’odeur de la friture », et le bruit provenant de la crêperieMme Dupont et Mr Polge ont découvert l’histoire du conflit avec l’ancien propriétaire.
Le maire soutient le restaurant
Puis, en 2021, ils ont reçu une lettre décrivant d’autres plaintes. M. Polge déclare : « nous ne pouvions pas y croire. Nous n’avons pas répondu. »
Puis après d’autres plaintes, un rendez-vous a été pris avec un médiateur en novembre 2022. M. Polge a déclaré : « Nous avons fait tous les changements que j’ai mentionnés, dépensé tout cet argent. Ensuite, M. Boquet a demandé que le restaurant ferme à 19h00 au lieu de 23″. :00. »
Le 10 janvier, un huissier s’est rendu pour donner une sommation au couple de se présenter au tribunal. La frustration du couple les a amenés à rédiger une pétition en ligne décrivant les coûts des travaux et informant les habitants des accusations portées contre eux.
« Je suis la victime », déclare la plaignante
La semaine dernière, M. Boquet a déclaré à la chaîne d’information télévisée TF1 que depuis que la nouvelle de l’affaire s’était répandue, il souffrait: « J’ai été insulté sur les réseaux sociaux. Je suis la victime, et ils font de moi un coupable. »
M. Boquet a fait construire sa maison en 1999 et l’avait utilisée comme maison de vacances, avant d’en faire sa résidence principale en 2016. « A l’époque, il n’y avait pas de restaurant, mais une maison d’habitation occupée par un couple. Après son divorce, le mari a décidé de faire une crêperie ».
M. Boquet a déclaré qu’il « ne se serait jamais installé à côté d’un restaurant », et malgré les efforts des nouveaux propriétaires, « les nuisances sont toujours là… Je n’ai pas d’autre solution ».
Des experts à faire intervenir
L’avocat de M. Boquet, Maître Sanson, précise que cette nomination judiciaire n’apportera pas de réponse immédiate au conflit. « Il s’agit d’une convocation pour avis d’expert. Nous demandons au président du tribunal judiciaire de désigner un expert qui procédera à des tests, notamment des mesures acoustiques et olfactives. Aucune décision ne sera prise à cette occasion, il faudra encore attendre plusieurs mois. »
M. Boquet n’a pas répondu à nos demandes de commentaires. Mme Dupont et M. Polge affirment qu’il a retiré son nom de sa boîte aux lettres.
Les plaintes concernant le bruit et les odeurs ne sont pas rares en France ; en 2019, un différend judiciaire s’est ensuivi au sujet des appels matinaux d’un coq sur l’île d’Oléron, et les bruits et les odeurs de la campagne ont souvent été l’objet de discorde entre les habitants et les arrivants de la ville.
Pourtant, en 2021, le Parlement a adopté à l’unanimité une loi « protégeant le patrimoine sensoriel des campagnes ».
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