Nous avons parlé au maire français qui craint que davantage de femmes, sous l’influence de l’escroc, ne vivent déconnectées du monde
D’autres victimes anglophones de l’escroc «Puppet Master», Robert Hendy-Freegard, pourraient vivre isolées en France, ignorant que le fraudeur britannique a été arrêté.
La théorie vient de Martine Laporte, maire du village de Vidaillat (Creuse), où Sandra Clifton, l’une des victimes présumées d’Hendy-Freegard a vécu avec lui pendant sept ans jusqu’à l’année dernière, ayant peu d’interactions avec les habitants.
Mme Laporte a dit La Connexion Hendy-Freegard, qu’elle a rencontrée deux fois, ne parlait pas français.
Il a dit aux femmes qu’elles étaient la cible de terroristes
Sa méthode est connue pour avoir consisté à obtenir un contrôle psychologique sur plusieurs femmes, notamment en prétendant être un agent du MI5.
Mme Clifton est retournée au Royaume-Uni l’année dernière après que ses enfants, qui la recherchaient depuis 2016, l’aient retrouvée lorsqu’un parent de ses voisins français les a contactés après la sortie des docuseries Netflix. Le marionnettiste.
Hendy-Freegard, 51 ans, a été condamné à perpétuité en 2005 au Royaume-Uni pour enlèvement, vol et tromperie, y compris extorsion de plus d’un million de livres sterling, bien que la condamnation pour enlèvement ait été annulée en 2009 car aucune force physique n’avait été utilisée.
Il a dit aux femmes qu’elles étaient la cible de terroristes et qu’il pouvait les protéger.
Il a été surnommé « The Puppet Master » par Scotland Yard.
Les habitants ont donné l’alerte
Les habitants de Vidaillat sont devenus méfiants quant à la vie isolée de Mme Clifton. Les autorités étaient également préoccupées par les mauvaises conditions dans lesquelles les chiens que le couple élevait étaient gardés.
Lorsque gendarmes et les inspecteurs des droits des animaux ont visité l’année dernière Hendy-Freegard aurait délibérément conduit à deux gendarmes alors qu’il s’enfuyait, les blessant gravement.
Il a été arrêté pour tentative de meurtre en Belgique en septembre et extradé vers la France où il est en détention provisoire.
À l’heure actuelle, il n’a pas fait face à d’autres accusations formelles liées à la coercition, mais les villageois et le maire ont alerté les autorités sur leurs préoccupations.
« Plus de victimes pourraient vivre sous son influence en France »
La préfecture de la Creuse a confirmé La Connexion qu’à un moment donné, le fonctionnaire du ministère chargé des droits des femmes s’est rendu dans la maison et a tenté de prendre contact avec Mme Clifton.
Elle a proposé au maire de déposer une alerte et de mettre Mme Clifton en contact avec une association d’aide aux femmes vulnérables. La préfecture a également confirmé le caractère très grave des accusations actuelles de tentative d’assassinat sur gendarmerie officiers.
Mme Laporte a dit La Connexion elle craint que davantage de victimes ne vivent encore en France, isolées et ignorantes de ce qui se passe.
« Comment pourraient-ils savoir qu’il a été arrêté, puisqu’ils vivraient complètement déconnectés du reste du monde? », A-t-elle dit.
« N’essayez pas d’approcher des victimes potentielles »
Elle dit que les lecteurs peuvent être au courant des femmes vivant dans l’isolement, d’autant plus qu’il y a beaucoup de Britanniques dans son département et ses environs. Ils doivent contacter le gendarmerie s’ils ont des informations, dit-elle.
Elle a dit d’après son expérience qu’il serait préférable de ne pas essayer d’approcher de telles femmes car elles seraient « complètement isolées et sous son influence ».
Elle fonde ses soupçons sur des interactions répétées entre elle-même et les résidents de Vidaillat et Mme Clifton au fil des ans.
« Chaque fois que nous essayions de l’approcher, elle ne parlait pas.
« Elle appellerait M. Hendy-Freegard et il viendrait nous voir dans environ 75 minutes. Je pense qu’il avait un pied-à-terre à proximité car il passait de moins en moins de temps au village.
Les téléphones appartiennent-ils à d’autres victimes ?
Sa théorie est partagée par Sarah Smith, l’une des victimes britanniques de la tromperie de Hendy-Freegard.
Elle a dit au journal français JDD elle savait que la police française avait trouvé de nombreux téléphones dans la maison, la laissant se demander s’ils appartenaient à d’autres victimes.
Mme Laporte a déclaré avoir partagé sa théorie avec le parquet de Limoges, où Hendy-Freegard est détenu.
Le procureur s’est refusé à tout commentaire.