Chaque jour, Marie Dupin s’immerge dans le rôle d’une personnalité, d’un événement, d’un lieu ou d’un fait qui fait la une des journaux. Elle prend le temps de comprendre et de s’approprier le sujet afin de pouvoir le transmettre aux auditeurs des médias. Son objectif est de leur offrir un point de vue riche et informé, en se basant sur des informations précises et vérifiées. Elle se met à la place des personnes concernées et tente de leur donner une voix.
Airbnb est dans le collimateur d’une loi proposée par un député socialiste du Pays Basque qui vise à limiter ses activités florissantes. En effet, alors que les chaînes hôtelières traditionnelles ont du mal à se relever de la pandémie de Covid-19, le géant de l’industrie touristique a récemment présenté ses bénéfices trimestriels les plus élevés de tous les temps. Et les locations se multiplient : 800 000 locations saisonnières sont prévues en 2021 en France, soit une hausse de 18 % par rapport à l’année précédente. Cependant, cette success story, qui a vu le matelas gonflable de deux colocataires de San Francisco se transformer en une entreprise présente dans 90 pays, ne fait plus rêver les populations. En effet, de plus en plus d’élus, de collectivités et d’associations dénoncent la présence de meublés de tourisme partout et le manque de logements pour les locataires. À Paris, on estime entre 15 et 25 000 le nombre de logements qui pourraient accueillir des locataires à la place des touristes.
Cette loi a pour but de supprimer la niche fiscale dont bénéficient les propriétaires de meublés de tourisme. Et elle est soutenue par une députée de la majorité, Aurore Bergé, qui a déclaré lors d’une conférence de la Fondation Abbé Pierre que cette niche n’était pas un « tabou ». Dans d’autres pays, des mesures sont également prises pour limiter l’utilisation des meublés de tourisme, par exemple à Amsterdam où les propriétaires ne peuvent plus louer leurs meublés de tourisme que 30 nuits maximum. La proposition de loi prévoit d’abaisser ce plafond en France à 60 nuitées contre 120 actuellement. Le texte pourrait être examiné au mois de mai prochain dans le cadre des semaines transpartisanes de l’Assemblée. Il s’agit donc pour Airbnb de réunir un consensus transpartisan contre elle, afin que chacun puisse se sentir chez soi.