Le Berlinale a mis en lumière le combat pour la liberté des citoyens en Iran, en organisant une manifestation de soutien sur son tapis rouge le samedi 18 février. De plus, le festival a présenté plusieurs films créés par des cinéastes dissidents. Cet événement a été l’occasion de rappeler l’importance de la liberté pour les citoyens iraniens. Les réalisateurs impliqués dans cette initiative sont des voix importantes qui veulent faire entendre leurs préoccupations. Ils sont des acteurs essentiels pour la défense des droits de l’homme en Iran. La Berlinale a donc décidé de leur donner une plateforme pour exprimer leurs opinions et leurs convictions. Par conséquent, le festival a mis en avant leur travail et leur engagement pour la liberté.
Environ six mois après le début des manifestations contre le régime de Téhéran, le festival berlinois a décidé de donner une tribune à ceux qui sont en Iran. Mariette Rissenbeek, codirectrice de l’événement, a souligné à l’AFP que le slogan « Jin, Jiyan, Azadi » (femmes, vie, liberté) était écrit en lettres vertes et bleues sur l’écran de la Berlinale. Une cinquantaine de cinéastes, scénaristes et acteurs iraniens en exil se sont joints à la campagne pour libérer les contestataires emprisonnés. Golshifteh Farahani et Zar Amir Ebrahimi, qui vivent en France, étaient émus aux larmes.
Golshifteh Farahani, vue à Hollywood dans le film « Paterson », a déclaré la semaine dernière que « dans une dictature comme l’Iran, l’art est quelque chose d’essentiel, c’est comme de l’oxygène ». Elle est membre du jury de la Berlinale cette année. Zar Amir Ebrahimi, qui a reçu le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes 2022 pour les « Nuits de Mashhad », a ajouté qu’ils espéraient que, ensemble, ils pourraient changer quelque chose à travers le cinéma.
Deux documentaires présentés à la Berlinale mettent en lumière la dissidence iranienne. « Sept hivers à Téhéran », de l’Allemande Steffi Niederzoll, prête sa voix à Reyhaney Jabarri, devenue symbole de la lutte pour les droits des femmes en Iran. Elle a été exécutée par pendaison en 2014. Dans « Mon pire ennemi », du réalisateur iranien Mehran Tamadon, qui vit aussi en exil en France, Zar Amir Ebrahimi incarne un agent du régime faisant subir un interrogatoire au cinéaste.
Mehran Tamadon et Zar Amir Ebrahimi ont dans la vraie vie vécu ces épisodes d’humiliation infligés par les autorités iraniennes. L’actrice a dû se déshabiller devant une femme sous prétexte d’un examen médical et a été filmée nue. « L’interrogatoire que j’ai subi en Iran était moins rude que celui avec Zar mais pour le film, je savais qu’à la fin j’allais rentrer chez moi. En Iran, ils avaient mon passeport et j’ignorais combien de temps j’allais rester », a confié M. Tamadon à l’AFP.
Le film d’animation « La Sirène », réalisé par Sepideh Farsi, raconte l’histoire d’Omid, un adolescent de 14 ans resté avec son grand-père à Abadan, assiégée par l’armée irakienne en 1980 au début de la guerre Iran-Irak. Selon la réalisatrice allemande, « c’était un tournant dans l’histoire de l’Iran, comme on vit actuellement un tournant avec la révolution actuelle ».
La Berlinale a décerné sa plus haute distinction, l’Ours d’or, à de nombreux grands noms du cinéma iranien, notamment Asghar Farhadi (« Une séparation »), Jafar Panahi (« Taxi ») et Mohammad Rasoulof (« There Is No Evil »).