Samedi soir, à Séville, le drame rural « As Bestas » de Rodrigo Sorogoyen a été fêté avec neuf trophées. Les acteurs français Denis Ménochet et Marina Foïs ont également été mis à l’honneur. La cérémonie a été également marquée par un hommage à Carlos Saura, décédé la veille. Ce film a été tourné avec les deux acteurs français et a reçu neuf prix samedi soir dans la ville andalouse. Un moment fort pour le réalisateur et ses acteurs, mais aussi pour Carlos Saura, dont la mémoire a été honorée.
Le drame rural As Bestas a remporté samedi soir la plus grande partie des récompenses lors de la cérémonie des Goya, l’équivalent espagnol des Oscars. Le long-métrage de Rodrigo Sorogoyen, qui a été tourné avec des acteurs français tels que Marina Foïs et Denis Ménochet, a obtenu neuf prix, dont ceux du meilleur film espagnol, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario original. En outre, l’acteur principal du film, Denis Ménochet, a reçu le prix du meilleur acteur, ce qui représente la plus importante récompense obtenue par le comédien français à ce jour. La 37e édition des Goyas a également été l’occasion pour le monde du cinéma de rendre un hommage appuyé au réalisateur espagnol Carlos Saura, décédé vendredi à son domicile de la région de Madrid, et récompensé par un Goya d’honneur. De plus, l’actrice française Juliette Binoche a reçu un prix international pour « son extraordinaire trajectoire » cinématographique.
Le film de Rodrigo Sorogoyen raconte l’histoire d’un couple tombé amoureux d’un coin déshérité de Galice, dans le nord-ouest de l’Espagne, dont l’installation suscite l’hostilité menaçante de deux frères voisins. Inspiré d’une histoire vraie, ce long-métrage a été vu par 700.000 spectateurs et avait fait sensation en mai au festival de Cannes, où il était présenté hors compétition. Le réalisateur a expliqué à l’AFP à Cannes que ce qui l’a le plus séduit était d’imaginer les motivations des personnages et de voir comment on peut à ce point détester quelqu’un de son voisinage.
La cérémonie des Goyas s’est tenue à Séville, dans le sud de l’Espagne, et le souvenir de Carlos Saura était présent dans tous les esprits. Le président de l’Académie du cinéma a souligné que la mort de Carlos Saura a ému toute la profession car il était l’un des représentants les plus brillants de la culture espagnole. Le Goya a été remis aux deux enfants du cinéaste ainsi qu’à son épouse, l’actrice Eulalia Ramón. Cette dernière a lu un message que Carlos Saura avait préparé, remerciant ceux qui l’ont accompagné « dans ce travail merveilleux qu’est le tournage d’un film ». Né le 4 janvier 1932 à Huesca (Aragon, nord), Carlos Saura a tourné une cinquantaine de films, dont Cria cuervos en 1975. Il est considéré comme une figure clé de l’histoire du cinéma espagnol, au même titre que Luis Buñuel et Pedro Almodovar.
Le cinéaste de 40 ans a déclaré en recevant sa récompense que pour être un bon réalisateur, outre le fait de toujours regarder Carlos Saura, il faut s’entourer de la meilleure équipe possible. Et il a assuré qu’il l’avait fait, et que c’était le seul mérite qu’il avait. En outre, l’acteur principal du film, Denis Ménochet, a déclaré qu’il avait eu la chance de travailler avec des acteurs qu’il admire, citant notamment Marina Foïs et l’Espagnol Luis Zahera, récompensé par le Goya du meilleur second rôle et qualifié de « meilleur acteur au monde » selon lui.