Le nouveau dispositif sera utilisé en Bourgogne où les collisions avec la faune sur les pistes se produisent régulièrement
Le réseau ferré régional de Bourgogne doit fréquemment désarmer des trains pour réparation suite à des collisions avec la faune sur ses 3 000 km de voies. Ainsi, l’invention d’un système d’alarme sauvera non seulement la faune, mais réduira également les retards des services.
SNCF Réseau a dévoilé jeudi 9 février le dispositif d’amélioration de la sécurité sur les voies et du confort des voyageurs dans la zone rurale de Bourgogne-Franche-Comté où un train TER entre en collision avec la faune en moyenne tous les trois jours, majoritairement avec des chevreuils et des animaux sauvages. sanglier.
L’invention permettra d’améliorer la régularité des trains et de réduire les coûts de maintenance.
150 collisions par an et 400 heures de retard
En 2022, il y a eu 150 collisions avec la faune, ce qui a généré 400 heures de retard. Selon SNCF Réseau, les dommages causés par ces collisions sont de l’ordre de 1,2 M€ de réparations, et une moyenne de six jours d’immobilisation pour un train.
La solution possible est venue récemment, lorsqu’un employé a été chargé de se pencher sur la question, en enquêtant sur les endroits où les animaux ont tendance à franchir les lignes. Son coût est estimé à 170 000 €.
Ce salarié était Gérard Lhomme, régulateur de la faune et préventeur de la faune domestique à SNCF Réseau. Son rôle est d’identifier les points de passage de la faune et de mettre en place des alarmes d’effarouchement, ou d’intervenir directement s’il aperçoit des animaux lors de ses tournées.
Facteur de peur
Le principe du dispositif est simple : un capteur détecte le passage du train et déclenche des projecteurs sonores sur une distance de 1,5 km, espacés de 300 mètres, qui feront fuir les animaux.
« Je fais mes rondes et là où je vois des traces d’animaux, soit je mets en place le dispositif, soit je fais l’effarouchement moi-même si les animaux ont l’air d’aller traverser la piste. Je reçois des signalements d’animaux par des collègues, j’ai aussi des photos des pièges pour traquer les animaux et qui me permettent d’intervenir si nécessaire. »
La principale nuisance reste les sangliers : « Depuis deux ans et demi, nous avons une forte augmentation des populations de sangliers, et ce sont les plus inquiétants. »
Ils travaillent également avec les chasseurs locaux depuis 2018. SNCF Réseau et la Fédération Régionale des Chasseurs étudient les actions possibles à mettre en place pour limiter les collisions.
Caméra thermique
Le dispositif a été installé à Thorey-en-Plaine, sur un secteur de 3,6 km, où les voies SNCF traversent des zones forestières, exposées aux sangliers. Malgré l’installation de clôtures électriques pour arrêter les animaux et les contenir dans la forêt, les sangliers franchissent les clôtures et finissent sur les pistes.
L’entreprise Meilleur gardien, spécialistes de l’effarouchement des animaux dans les aéroports et les sites militaires, ont conçu le système. Une fois les trains détectés, un signal radio déclenche les balises sonores qui émettront un bruit 30 secondes avant le passage du train, adapté à la saison, afin que la faune ne s’approche pas des voies au passage du train.
Les animaux associent le bruit à la notion de danger, les balises sont autonomes et alimentées par des panneaux solaires.
Une caméra thermique a également été ajoutée au dispositif, ce qui lui permet à la fois de faire des relevés lors du passage des trains, et de constater l’efficacité du dispositif. Il peut également être utilisé pour déclencher l’alerte sonore.
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