Un minimum de 15 heures par semaine est attendu mais a été critiqué pour « stigmatiser davantage les plus pauvres de la société »
L’aide au revenu des demandeurs d’emploi dépendra bientôt de la réalisation de 15 à 20 heures d’activité hebdomadaire dans le cadre d’une nouvelle expérience menée dans de nombreuses régions du pays.
L’idée était une promesse de réélection du président Emmanuel Macron.
Pour les chômeurs ou les sous-employés
Les Revenu de solidarité active (RSA) est une aide de l’État destinée aux chômeurs et aux personnes sous-employées pour les inciter à trouver un emploi ou à augmenter leurs revenus.
Le taux de base du RSA est de 598,54 € par mois pour une personne qui vit seule, ce qui conduit à critiquer le fait que les nouvelles conditions signifient que les gens pourraient travailler pour des salaires nettement inférieurs au salaire minimum.
Contrairement à l’ARE (Allocation d’aide au retour à l’emploi) chômage, il n’y a pas de limite à la durée pendant laquelle une personne peut prétendre au RSA.
Dix-sept départements, ainsi que la métropole lyonnaise, vont tester les nouvelles conditions dans les mois à venir.
Inscrivez-vous à Pôle emploi et faites 15 à 20 heures d’activité
Les bénéficiaires doivent signer un contrat promettant de participer à 15 à 20 heures d’activité.
Il peut s’agir de suivre un programme de formation, d’obtenir de l’aide pour créer une entreprise ou de travailler pour une entreprise ou une collectivité locale.
L’idée est d’imiter le Contrat d’Engagement Jeune, une allocation mensuelle de 520 € pour les personnes âgées de 16 à 25 ans, qui effectuent 15 à 20 heures d’activité par semaine, ce qui les aide à trouver du travail.
Les allocataires du RSA seront également automatiquement inscrits à Pôle emploi pour les aider à trouver un emploi, ce qui n’est actuellement le cas que de 40 % des personnes.
Il n’a pas été révélé quelles seront les sanctions en cas de non-conformité.
Critique de « la peur et la coercition »
Le RSA sous sa forme actuelle est de plus en plus perçu comme inapte à la réinsertion professionnelle.
Sept ans après avoir perçu le RSA pour la première fois, seuls 34 % sont en activité, dont seulement un tiers en emploi stable, selon un rapport du tribunal administratif de la Cour des comptes.
Près d’un quart (24 %) sont sortis du RSA sans emploi, tandis que 42 % continuent de percevoir une RSA.
L’expérience, qui durera un an, a été critiquée par l’ONG ATD Quart Monde, qui a déclaré qu’elle risquait de « stigmatiser davantage les plus démunis de la société ».
« Nous croyons fermement au soutien lorsqu’il est basé sur la confiance, la reconnaissance des talents et des ressources des personnes, et non sur la peur et la coercition », a-t-il déclaré.
Zones d’essai
L’essai se déroulera dans l’Aisne, l’Aveyron, les Bouches-du-Rhône, la Côte-d’Or, la Creuse, l’Eure, l’Ille-et-Vilaine, la Loire-Atlantique, le Loiret, la Mayenne, Lyon, le Nord, les Pyrénées-Atlantiques, la Réunion, Somme, Vosges, Yonne et Yvelines.
La Seine-Saint-Denis figurait également sur la liste des territoires dévoilée par le ministre du Travail Olivier Dussopt mais le département a par la suite annoncé qu’il n’y participerait pas car les conditions de sa participation n’étaient pas remplies par le gouvernement.