Après deux semaines de débats, il n’a pas été possible d’en arriver à un vote du projet de loi, étant donné le calendrier très serré choisi par le gouvernement. Ainsi, le texte devra être passé à la loupe par le Sénat. Cette étape est nécessaire pour que le projet de loi soit examiné plus en profondeur et pour qu’un vote puisse être obtenu.
voix pour, contre 437.
L’examen de la réforme des retraites à l’Assemblée nationale a pris fin le vendredi 17 février à minuit, après deux semaines intenses et riches en rebondissements. Le gouvernement a choisi l’article 47-1 de la Constitution pour contraindre les députés à l’examiner en 20 jours au Palais-Bourbon. Cette procédure ainsi que le texte très clivant n’ont pas aidé à une atmosphère sereine.
Jeudi 2 février, 17 heures, le suspense était à son comble : combien d’amendements allaient être déposés ? Finalement, ce sont 20 000 amendements qui ont été présentés, dont près de 13 000 pour la seule France insoumise. Les modifications proposées étaient très variées, allant d’une clause de revoyure pour évaluer les effets de la réforme à la suppression pure et simple de l’article 7 actant le recul de l’âge légal de départ à 64 ans.
Le lundi 6 février, les députés se sont retrouvés à 16 heures dans l’Hémicycle pour débuter l’examen du texte. L’ambiance était très électrique, notamment à cause de la question technique concernant les motions référendaires, dont celle du Rassemblement national qui a été tirée au sort et rejetée. Quatre heures après l’ouverture des débats, les députés ont pu se pencher sur le fond du texte.
Deux incidents ont témoigné de l’ambiance des débats. D’une part, le député insoumis Thomas Portes qui a refusé de s’excuser après son tweet le montrant un pied posé sur un ballon à l’effigie du ministre du Travail, Olivier Dussopt, et qui a écopé de 15 jours d’exclusion. D’autre part, les propos d’Aurélien Saintoul qui a accusé Olivier Dussopt d’être « un imposteur » et « un assassin », ce qui lui a valu un rappel à l’ordre.
Pour faire voter la réforme des retraites, la majorité a fait des concessions sur les carrières longues et Elisabeth Borne a fait un pas vers les élus LR. Cependant, les oppositions de gauche, d’extrême droite et d’une partie de la droite ont redoublé de critiques à cause des différences entre les âges de début de carrière.
L’article 2 du texte, qui prévoyait la création d’un index seniors, a été rejeté par 256 voix contre, 203 voix pour et 8 abstentions. La Nupes a fait bloc sur le fond, mais des stratégies divergentes sur la forme ont été adoptées.
Le Rassemblement national a voulu reprendre la main en déposant une motion de censure spontanée qui a été examinée et rejetée dans la nuit. Le texte n’a recueilli que 89 voix pour, contre 437.
Ainsi, l’examen de la réforme des retraites s’est achevé sans vote et le texte sera examiné au Sénat à partir de fin février.