Le vingt-sept décembre dernier, un homme d’affaires ainsi qu’un ancien député ont été appréhendés dans la ville de Courchevel en Savoie.
L’homme d’affaires ukrainien Konstantin Jevago, considéré comme l’une des plus grandes fortunes de son pays, est actuellement poursuivi dans plusieurs affaires. Une question se pose maintenant : la France va-t-elle extrader Konstantin Jevago ? Il a été interpellé à Courchevel en Savoie à la fin de l’année dernière et est recherché par Kiev. La demande des autorités ukrainiennes sera examinée ce jeudi 16 mars par la justice française.
Konstantin Jevago avait une vie de lux, partageant son temps entre Dubaï et Londres, avant de fuir l’Ukraine en 2019. Il avait choisi de passer les fêtes de fin d’année en famille à Courchevel dans un hôtel de luxe. Cependant, le 27 décembre dernier, la police judiciaire de Chambéry l’a arrêté.
Âgé de 49 ans, il est actuellement le principal actionnaire d’une société minière nommée Ferrexpo, cotée à Londres. Il est également la cinquième fortune d’Ukraine selon le magazine Forbes. Il est soupçonné par la justice ukrainienne d’avoir détourné 106 millions d’euros dans le cadre de la faillite de sa banque, Finance and Credit, en 2015. Ses biens, y compris des actions d’entreprises et des dizaines de biens immobiliers, ont déjà été saisis en Ukraine. Les participations de 50,3% dans les usines minières de Poltava, Eristivskiy et Bilanivskiy détenues par Konstantin Jevago ont été saisies début mars par le tribunal de commerce de Kiev. Ces installations sont situées dans la région de Poltava, dans le centre de l’Ukraine.
Konstantin Jevago nie les faits qui lui sont reprochés et déclare que c’est un règlement de compte politique. Auparavant député du Parlement ukrainien entre 1998 et 2019, il était tantôt dans le camp de l’ancienne Première ministre Ioulia Timochenko, tantôt en tant qu’indépendant. Il refuse également l’étiquette d’oligarque et déclare avoir toujours lutté contre l’injustice et la corruption. Il craint pour sa sécurité s’il est extradé en Ukraine, surtout en temps de guerre. C’est ce que ses avocats comptent plaider lors de l’audience d’appel devant la cour de Chambéry ce jeudi 16 mars.
Après avoir versé une caution d’un million d’euros pour retrouver la liberté et sortir de la maison d’arrêt d’Aiton (Savoie), Konstantin Jevago est placé sous contrôle judiciaire et a dû remettre ses deux passeports. Il doit également se présenter trois fois par semaine au commissariat de son lieu de domicile.