François Ozon nous convie à une virée dans un univers de comédie policière de la décennie 1930, qui conjugue l’esprit du théâtre de boulevard à la combativité féministe. Cette alliance peut paraître étonnante, mais l’on a su interroger le réalisateur à ce sujet.
Le film Mon crime de François Ozon sortira en salles mercredi 8 mars prochain. Le réalisateur, connu pour ses thèmes et ses mises en scène éclectiques, renoue ici avec sa veine théâtrale en adaptant la pièce éponyme des années 1930 de Georges Berr et Louis Verneuil. L’actrice Nadia Tereszkiewicz tient le rôle principal, elle qui a récemment reçu le César de l’espoir féminin pour son rôle dans Les Amandiers. Le scénario du film raconte l’histoire d’une jeune comédienne qui, afin de ne pas se retrouver dans la rue, décide de s’accuser d’un meurtre qu’elle n’a pas commis. Cette stratégie pour le moins surprenante fait basculer le film dans une intrigue stylisée et met en lumière une distribution d’acteurs talentueux.
Lors d’une interview accordée à Franceinfo Culture, François Ozon aborde plusieurs points clés de son film. Ainsi, il explique avoir voulu faire un film féministe qui traite la question de la condition féminine en utilisant un angle comique, pour dénoncer le patriarcat. Le choix des années 30 comme toile de fond permet une certaine distance pour rire d’une situation dramatique. Le réalisateur souligne également l’utilisation de la théâtralité comme élément important du film. Pour lui, la vie est théâtrale, les gens jouent des rôles et il n’y a pas de frontière entre la scène et la salle. Il s’amuse à filmer une scène de procès où tout le monde joue un rôle, à l’instar d’une pièce de théâtre, et sublime ainsi la reconstitution historique de son film.
Enfin, Ozon explique qu’il a choisi de travailler avec une distribution d’acteurs et techniciens fidèles à sa personne et à son style. Cette continuité de travail lui permet une certaine rapidité et simplicité dans la réalisation de ses projets. Il ajoute que les acteurs choisis pour Mon crime étaient de grands interprètes, nécessaires pour amener l’humour sophistiqué et littéraire du texte à l’écran.
Le réalisateur s’inscrit donc dans une vague de films qui rendent hommage au cinéma et à son histoire. Selon lui, les cinéphiles ont découvert le cinéma sur grand écran et ont envie de vivre des émotions communes en salles obscures.