Les Républicains ont récemment pris la décision de ne pas déposer de motion de censure ni de voter celles qui seraient déposées après l’adoption de la réforme des retraites sans vote à l’Assemblée. Cette décision a été prise dans le but de maintenir l’ordre et la cohérence au sein du parti. Cependant, malgré cette position officielle, certains élus du parti de droite estiment qu’il est important de faire entendre une autre voix et de prendre une mesure plus concrète pour protester contre la manière dont a été menée la réforme des retraites. Ils cherchent à faire valoir une ligne dissidente afin de se démarquer de la ligne de conduite édictée par les instances dirigeantes des Républicains. Cette divergence de points de vue pourrait conduire à une crise au sein de la formation politique.
Après une réunion de groupe ce jeudi 16 mars, Eric Ciotti assure que les députés Les Républicains ne s’associeront ni ne voteront aucune motion de censure. Cette décision a été prise par un vote interne selon le président du parti. Cependant, quelques minutes après cette annonce, Fabien Di Filippo, député LR de Moselle, déclare qu’il souhaite pouvoir sanctionner le gouvernement et voter la censure.
Au moins trois motions de censure doivent être déposées contre le gouvernement par les groupes d’opposition. Cinq autres députés LR refusent qu’on leur impose une consigne de vote. Pierre Cordier plaide pour la « liberté de vote » et souligne que chez LR, « chacun a le droit de s’exprimer » contrairement à Renaissance ou à LFI.
Néanmoins, ce désaccord interne peut-il menacer la cohésion d’un groupe aussi important ? Aurélien Pradié, l’un des frondeurs en chef, souhaite que leur famille politique reste unie et que les membres puissent dire leurs vérités. Véronique Louwagie, députée LR de l’Orne, est d’accord : « Retrouver une certaine cohésion qui est nécessaire, une certaine cohérence également. Il faudra qu’on travaille ».
Une nouvelle loi sensible sur l’immigration arrive en débat à l’Assemblée nationale, il est donc urgent de ressouder le groupe. En tous les cas, le débat qui existe au sein même de la famille politique LR doit être respecté comme le souligne Pierre Cordier : « Ce débat, il existe au sein de notre famille politique, je crois qu’il faut aussi le respecter ».