Bruno Teste considère que les propos du président de la République relèvent de la manœuvre et de la stratégie politicienne. Il exhorte le leader de l’État à cesser ces jeux.
« Si on nous dit qu’il nous reçoit sur des questions secondaires, nous ne souhaitons pas y aller », a déclaré vendredi 24 mars sur Franceinfo Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, en réponse à Emmanuel Macron. En déplacement à Bruxelles lors d’un Conseil européen, le président de la République a déclaré être « disponible pour l’intersyndicale » une fois que le Conseil constitutionnel aura rendu sa décision sur la réforme des retraites.
Le chef de l’État a ajouté qu’il était prêt à discuter de l’usure professionnelle, des fins de carrière, des reconversions, de l’évolution des carrières, ou encore des conditions de travail. « Nous ne parlerons pas d’autre chose que ce que les gens demandent », précise Benoît Teste, « la durée de cotisation et le report de l’âge légal, ce sont les deux principales revendications qui sont portées depuis longtemps dans la rue, dans les grèves, dans les actions », rappelle le syndicaliste.
« De la manipulation et de la politique calculée »
La proposition du président de la République de recevoir les syndicats est « quand même tordue », juge le secrétaire général de la FSU. « C’est le même qui nous disait il y a quelques jours qu’il ne nous recevrait pas. » Il rappelle qu’il y a « un pays en ébullition » et que le chef de l’État explique, « sur tous ces sujets que vous portez, c’est impossible de parler et donc je vais faire diversion et je vais vous recevoir sur autre chose ».
« C’est évidemment se moquer du monde que de nous dire cela. En tout cas, cela nous met encore plus en colère finalement que ce que nous étions auparavant ».
Le secrétaire général de la FSU dénonce « de la manipulation, de la politique calculée » de la part d’Emmanuel Macron. « Il n’y a pas de respect derrière cela, du dialogue social. » « Nous sommes très en colère de la manière dont les choses sont présentées aujourd’hui. Parce qu’Emmanuel Macron continue à jouer et il nous semble qu’il faut arrêter de jouer », ajoute Benoît Teste.