Durant sa visite dans quatre pays de la région, le président français a été vertement critiqué par certains. Cette réception mitigée de la France s’explique par une volonté affichée de redéfinir sa politique africaine. En effet, ce pays souhaite s’engager dans une nouvelle approche, plus axée sur la coopération et le respect mutuel entre les deux parties, et moins sur l’ingérence dans les affaires internes des États africains. Cependant, certains acteurs locaux se méfient de ce changement de cap et craignent que cela ne soit qu’un simple discours de façade.
Le président français Emmanuel Macron a récemment effectué une série de visites dans les pays d’Afrique centrale, pour tenter de renforcer les liens entre l’Afrique et la France. Cette tournée de quatre jours a débuté au Gabon, où le président français a participé au One Forest Summit pour discuter de la protection des forêts tropicales. Il a également annoncé l’ajout de 100 millions d’euros pour financer la protection des réserves vitales de carbone et de biodiversité.
Cependant, cette visite a été critiquée pour son soutien indirect au président sortant Ali Bongo, qui cherche à se faire réélire cette année. Le président français a nié avoir un quelconque parti pris politique, en insistant sur le fait qu’il était là pour témoigner de son amitié et de son soutien au peuple gabonais. Il a également tenté de minimiser les allégations liées à la Françafrique, notamment en affirmant que la présence militaire française en Afrique n’était pas un retrait ou un désengagement, mais plutôt une adaptation à certaines luttes, comme la lutte contre le trafic de stupéfiants ou la piraterie.
En Angola, Emmanuel Macron a participé à un forum économique centré sur l’agriculture et a souligné l’importance du partenariat économique entre la France et l’Afrique. Il a appelé à une coopération respectueuse pour aider l’Angola à atteindre la souveraineté alimentaire. Des accords de coopération pour renforcer la filière agricole angolaise ont été conclus, avec une aide de l’Agence française au développement chiffrée à 200 millions d’euros.
Lors de sa visite au Congo-Brazzaville, Emmanuel Macron a brièvement rencontré le président Denis Sassou Nguesso. Des organisations congolaises de défense des droits de l’homme ont exposé leurs préoccupations face aux exécutions sommaires, aux disparitions forcées, au rétrécissement de l’espace civique et aux prisons horribles. Les discussions entre les deux dirigeants n’ont pas été divulguées, mais la visite a été jugée trop courte par les hôtes.
Enfin, lors de sa visite en République démocratique du Congo, Emmanuel Macron a dû défendre une position d’équilibriste entre la RDC et le Rwanda. Le président congolais reproche à la France de ne pas condamner clairement ce qu’il appelle « l’agression rwandaise » et a dénoncé le pillage à ciel ouvert de la République démocratique du Congo. Le président français a annoncé le déblocage d’une aide de 34 millions d’euros pour aider les populations de l’est de la RDC en proie à la rébellion du M23.
Les échanges entre les deux chefs d’Etat ont été tendus, et le président congolais a demandé à la France de le respecter en le considérant comme un vrai partenaire et non avec un regard paternaliste. En outre, Emmanuel Macron a discrètement rendu visite au prix Nobel de la paix Denis Mukwege, ce qui ne risque pas d’améliorer les relations déjà tendues entre la France et la RDC.