C’est sur Twitter que la députée écologiste de la ville de Paris a partagé sa satisfaction à l’égard de cette décision de justice. Elle a également profité de l’occasion pour dénoncer les inégalités flagrantes dans la répartition des tâches entre femmes et hommes, un problème qu’elle qualifie de « central dans le fonctionnement du patriarcat ». De façon clairement engagée, l’élue a ainsi exprimé son soutien clair aux combats féministes en cours, pointant du doigt les mécanismes reproductifs d’une société qui sous-estime et méprise encore trop souvent les femmes, malgré les efforts de lutte en faveur de l’égalité.
À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes qui a eu lieu le 8 mars dernier, Sandrine Rousseau a voulu partager une bonne nouvelle pour les femmes en postant sur Twitter un article de RTL et en écrivant : « En Espagne, un tribunal condamne un homme pour non-partage des tâches domestiques. 200 000 euros tout de même ! L’inégalité des tâches domestiques (comme les violences) sont le cœur du patriarcat. » Cependant, de nombreux internautes ont souligné son erreur.
En effet, l’homme a bien été condamné à verser 204 000 euros à son ex-femme, mais non pas pour non-partage des tâches domestiques. Pendant leurs 24 années et demi de mariage, l’ex-femme de l’homme n’avait pas le droit de travailler et devait s’occuper de la maison et de leurs deux enfants, tandis que son mari menait une carrière florissante. La femme était donc entièrement dépendante financièrement de son conjoint et devait lui demander de l’argent pour chaque achat, même minime.
Sandrine Rousseau avait pourtant une idée intéressante à propos du partage des tâches domestiques dans un couple, qu’elle avait déjà évoquée pendant la campagne présidentielle de 2022. Elle avait proposé de créer un « délit de non-partage des tâches domestiques » au sein des couples, tout comme il existe des lois pour lutter contre les violences conjugales. Son objectif était de répondre aux déséquilibres de répartition des tâches au quotidien, dans des couples où les deux personnes travaillent et où les femmes ont souvent à assumer une double journée. Sandrine Rousseau avait souligné que « les femmes font quand même huit heures de plus de travail domestique par semaine, non payé, et c’est crucial. » Sa proposition avait suscité de nombreuses réactions à l’époque.