Emmanuel Macron est très conscient de la puissance des mots, particulièrement lorsqu’il s’agit de parler de la « liberté des femmes ». Il a choisi d’utiliser cette expression plutôt que de se concentrer sur le droit des femmes, car cela implique une perspective plus large sur le concept de liberté en général. En effet, la liberté des femmes ne peut être vue comme un simple droit, car elle dépasse les barrières juridiques et se manifeste également sous des formes plus subtiles de discrimination et de préjugés. En mettant l’accent sur la « liberté des femmes », Emmanuel Macron souligne l’importance de la reconnaissance de l’autonomie individuelle et de la dignité humaine, tout en rappelant les défis auxquels les femmes sont confrontées dans la lutte pour leur émancipation. Par conséquent, cette notion est une véritable invitation à réfléchir sur le rôle que chacun peut jouer pour protéger et promouvoir la liberté de tous les individus, quelle que soit leur genre.
Le poids des mots est crucial en politique. Emmanuel Macron a annoncé lors de l’hommage national à Gisèle Halimi au Palais de justice de Paris qu’un projet de loi sera élaboré « dans les prochains mois » pour inscrire l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. En effet, le président français souhaite que cette liberté soit inscrite dans le texte fondamental, et cela sera donc inclus dans le projet de loi portant révision de la Constitution.
En utilisant le terme de « liberté des femmes » plutôt que de droit, Emmanuel Macron sait que ce choix de termes est important. En effet, le droit permet aux femmes de recourir à une IVG et oblige l’Etat à leur en donner l’accès. La liberté, quant à elle, permet de faire ou de ne pas faire et peut être limitée par les lois. C’est la limite que certains spécialistes du droit mettent en avant. Cependant, le choix de la liberté est la solution choisie par Emmanuel Macron car elle est « la plus consensuelle » selon son entourage.
Au début du mois de février, les sénateurs français ont voté en faveur de la constitutionnalisation du droit à l’IVG. Cependant, les députés ont apporté des modifications à cette proposition de loi. Si la proposition de loi avait été adoptée par les députés, un référendum aurait dû être organisé. Emmanuel Macron a donc choisi une autre voie pour éviter cela, en proposant un projet de loi qui devra obtenir les 3/5 des votes au Parlement réuni en Congrès. Cette solution permettrait d’associer le nom du président à l’évolution de la Constitution en faveur de la liberté des femmes.