Chaque jour, Elodie Suigo accueille une célébrité dans son univers. En ce moment, c’est la comédienne Miou-Miou qui est sous les projecteurs. Le mercredi 29 mars, elle apparaît dans le long-métrage réalisé par Jeanne Herry, intitulé « Je verrai toujours vos visages », aux côtés de Leïla Bekhti, Dali Bensalah et Jean-Pierre Darroussin.
Miou-Miou est une actrice très appréciée et aimée par le public et la critique. Elle a été nommée dix fois pour le César de la meilleure actrice et en a remporté un pour le film La Dérobade en 1980, une cérémonie à laquelle elle ne s’est jamais rendue. Elle a vécu une carrière riche en rôles, en émotions et en rencontres, notamment avec le Café de la Gare et Coluche. Puis, il y a eu ce rôle de femme excentrique et libérée dans Les Valseuses de Bertrand Blier en 1974, qui a séduit les cinéphiles pour toujours. Elle a toujours fait ce qu’elle souhaitait faire et refusé ce qui ne lui ressemblait pas.
Ce mercredi 29 mars, elle est à l’affiche du film de Jeanne Herry, Je verrai toujours vos visages, avec Leïla Bekhti, Dali Bensalah, Jean-Pierre Darroussin, Gilles Lellouche et Fred Testot.
Franceinfo : Ce que l’on sait, c’est que Jeanne Herry est votre fille. Est-ce que vous êtes fière de cette petite puce que vous avez eu avec Julien Clerc ?
Miou-Miou : Je n’emploierais pas le mot fierté, je dirais surtout d’être heureuse de voir qu’elle a sa place. Pour l’instant, elle l’a trouvé, elle l’a souvent trouvé. Mais quand je l’ai vue sur le tournage, quand je la vois diriger, être attentive à tout le monde et en même temps très déterminée, très drôle, eh bien, je sais qu’elle est exactement là où elle a envie d’être.
Elle avait déjà signé Pupilles, qui avait été nommé sept fois aux César. Ce film raconte la justice restaurative, définie comme un sport de combat. Il s’agit de victimes de braquages, de viols, de vols à l’arraché qui sont marquées, abîmées et qui acceptent de rencontrer des condamnés, en prison, pour créer des moments d’échange avec eux. Vous, vous jouez le rôle d’une de ces victimes qui s’est fait agresser par un homme qui lui a arraché son sac à main. On a le sentiment que personne ne sort indemne.
Les victimes se sentent coupables. C’est ça qui est incroyable. Par exemple, moi qui joue Sabine, elle se sent coupable de ne pas être sortie à la même heure que d’habitude, de ne pas avoir lâché son sac, de ne pas s’en remettre. Et donc, quand elle parle aux coupables, ce sont eux en reconnaissant sa souffrance qui vont commencer à la réparer.
Quand les coupables commencent à reconnaître les souffrances des autres, c’est là où commence le travail de réparation. Le lien social se reconstitue.
Miou-Miou à 42mag.fr
Comment vivez-vous temps qui passe ?
Bizarrement. J’ai peur, non pas de la mort, j’ai peur de la déchéance. J’ai peur qu’on dise : « Ah, tu n’as pas été la voir aujourd’hui ? » j’ai peur vraiment de cela. Dans ce désir d’être aimée, de continuer à être aimée par mes proches, je n’aimerais pas que ça se gâche. Je trouve que c’est égoïste encore comme pensée !
Comment vivez-vous alors l’amour des Français depuis toutes ces années ?
J’ai eu un peu peur. Comme j’étais un peu leur miroir, qu’ils s’identifiaient beaucoup, j’espère qu’ils ne sont pas déçus, et je ne le crois pas. Je le vis bien en fait.