Au moment où la saison printanière pointe son nez, les conséquences de la sécheresse se font déjà ressentir. D’après les recherches menées par le sociologue Jean Viard, il est notoire que l’ensemble des sociétés dans le monde ont entamé une lutte perpétuelle contre les impacts climatiques majeurs.
Le printemps arrive ce lundi 20 mars, mais déjà une dizaine de départements métropolitains sont concernés par des restrictions d’eau, de même que la Guadeloupe et la Martinique touchées par la sécheresse. Dans une interview pour franceinfo, le sociologue Jean Viard s’est penché sur la situation environnementale en France, en faisant tout d’abord un retour sur les évènements de l’été dernier, caractérisé par des canicules et des feux de forêts. Il explique que depuis cette période, les sociétés ont pris conscience de l’importance de la question climatique, qu’il considère comme étant désormais la principale préoccupation.
Jean Viard constate que de nombreuses avancées ont été réalisées depuis l’été dernier, notamment la signature du premier accord pour la haute mer, la popularité croissante de la voiture électrique, ou encore la place importante accordée au biologique dans l’agriculture. Cependant, il souligne que les politiques doivent encore jouer leur rôle de leader dans la bataille contre le changement climatique, même s’il note que le comportement des sociétés est encouragent dans la prise de conscience de cette problématique.
Par ailleurs, le sociologue met en évidence une nouvelle tendance, qui est la préférence pour les produits locaux, plutôt que pour les produits bio, qui était auparavant en pleine expansion. En effet, les populations ont su se réorganiser localement pendant la période d’enfermement liée à la pandémie et leur relation de proximité est désormais bien plus importante pour elles que la question de la qualité biologique des produits.
Jean Viard souligne également le paradoxe qui peut exister entre notre prise de conscience environnementale et nos comportements en tant que consommateurs. Il constate que certains produits éco-responsables peuvent être freinés par leur prix qui peut être plus élevé, et que la fréquentation record des stations de ski pendant les vacances de février, alors qu’on sait que le niveau de neige tend à baisser, en témoigne également. Toutefois, pour lui, cette tendance à consommer localement et à vouloir vivre pleinement, avec les sorties, les vacances etc., est avant tout liée au désir profond de vivre, de profiter de la vie après une période de confinement, davantage qu’à une absence de réflexion écologique.
Enfin, le sociologue aborde le militantisme des jeunes sur la question environnementale, faisant remarquer que la mentalité des sociétés a évolué sur cette question et qu’il s’agit désormais de savoir si les entreprises et les États en font suffisamment pour répondre aux enjeux climatiques. Il considère que les luttes et les rappels sont utiles pour faire avancer les politiques en la matière et permettront de construire un véritable débat autour des enjeux écologiques.