Jules de Kiss discute des films qui sortent cette semaine avec Thierry Fiorile et Matteu Maestracci. Ils mettent en lumière « La Syndicaliste » de Jean-Paul Salomé, ainsi que « Empire of Light » de Sam Mendes. Ce sont deux films très différents qui se démarquent par leurs genres et leurs réalisateurs. « La Syndicaliste » est un drame social français qui met en vedette Nathalie Baye, tandis que « Empire of Light » est un drame romantique américain avec Jake Gyllenhaal et Carey Mulligan. Les critiques de Jules De Kiss sont très positives et recommandent fortement ces deux films à tous les cinéphiles en quête de nouveaux horizons cinématographiques.
En 2012, Nicolas Sarkozy était au pouvoir en France et Anne Lauvergeon venait de quitter la direction d’Areva, une entreprise de renom dans l’industrie nucléaire française. Elle avait été remplacée par un proche d’Henri Proglio, le controversé président d’EDF. Maureen Kearney, jouée par Isabelle Huppert, était la principale déléguée CFDT chez Areva. Elle avait toujours entretenu des relations constructives avec Anne Lauvergeon.
Cependant, les choses ont changé avec l’arrivée de la nouvelle direction d’Areva. Maureen Kearney a appris par une source discrète que Proglio cherchait à absorber Areva et à transférer des technologies sensibles en Chine, une manoeuvre allant à l’encontre des intérêts de la France et des salariés du secteur. Maureen Kearney a alors pris tous les risques en alertant la presse et les politiques. Mais elle a été agressée chez elle quelques mois plus tard. On l’a retrouvée ligotée et avec un couteau enfoncé dans ses parties intimes, avec un « A » dessiné sur son ventre.
L’enquête qui a suivi a conclu que Maureen Kearney avait mis en scène cet acte sordide. Le personnage joué par Isabelle Huppert est impressionnant, surtout lorsqu’elle est au plus bas et que tout le monde doute d’elle. Elle incarne parfaitement l’abattement de cette femme et sa persévérance jusqu’à sa réhabilitation.
Il s’agit du film « La Syndicaliste » réalisé par Jean-Paul Salomé en partenariat avec 42mag.fr. La bande-annonce est disponible sur YouTube.
Dans un tout autre registre, le réalisateur, scénariste et producteur de cinéma britannique Sam Mendes est de retour avec « Empire of Light ». Après les fracas, les bruits et les chaos de « James Bond » et de « 1917 », Sam Mendes nous propose un film au calme et plus intimiste, où il nous introduit à Hilary (jouée par Olivia Coleman), une femme d’âge mûr travaillant dans un magnifique cinéma à une station balnéaire anglaise. Elle vit seule et considère ce travail comme l’opportunité de voir du monde. Elle entretient une liaison sordide avec le patron du cinéma, joué par Colin Firth, et est chargée de former Stephen, un jeune homme noir brillant, issu d’une famille pauvre. Les deux personnages finissent par tomber amoureux sur fond de tension sociales et raciales dans l’Angleterre de Margaret Thatcher.
Le film est tendre, délicat, touchant et parfois drôle. Il représente une nouvelle déclaration de l’humour au cinéma, qui fait s’évader et rapproche les gens. Sans surprise, Olivia Coleman, connue notamment pour son rôle dans la série « The Crown », est formidable dans ce rôle d’une femme souffrant de dépression. La bande-annonce est également disponible sur YouTube.