La mesure verra les articles de tous les jours à un prix aussi «bas que possible» au cours des trois prochains mois, identifiés par un autocollant spécial «trimestre anti-inflation»
Le gouvernement français affirme avoir conclu un accord avec une foule de supermarchés pour lutter contre l’inflation alimentaire.
Il a convenu que les géants de la distribution tels que Carrefour, Auchan et Intermarché maintiendront les prix les plus bas possibles sur une sélection de produits alimentaires du quotidien (les produits sont susceptibles de varier d’un supermarché à l’autre).
L’accord a été qualifié de « trimestre anti-inflationniste » (‘trimestre anti-inflation‘) car les supermarchés ont pris l’engagement pour les trois prochains mois jusqu’en juin.
En pratique, cela signifiera :
- Une sélection de produits sera vendue à petits prix.
- Les produits inclus comporteront un autocollant logo rouge, blanc et bleu ‘trimestre anti-inflation’.
- Seront inclus principalement les produits de marque propre ou de marque de supermarché, car les supermarchés ont « plus de latitude » pour modifier ces prix, a déclaré le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.
Document @BFMTV : le logo « trimestre anti-inflation » qui fera son apparition dans les prochains jours dans les rayons des supermarchés pendant 100 jours. pic.twitter.com/A0fvVUksfq
— Léopold Audebert (@LéopoldAudebert) 6 mars 2023
Les supermarchés paient la mesure qui, selon eux, leur coûtera « plusieurs centaines de millions d’euros ».
Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a nié que le gouvernement cherchait à contrôler les entreprises privées.
« Nous sommes une nation qui croit au libre-échange ; ce n’est pas à nous de fixer les prix », a-t-il déclaré. « Chaque enseigne fera l’effort qu’il souhaite, sur un certain nombre de produits qu’il définira. »
« Négociations commerciales à rouvrir »
Les marques et les ministres avaient craint une « Marche rouge », au cours de laquelle les prix pourraient monter en flèche jusqu’en juillet, après la fin des négociations annuelles entre les supermarchés et les fournisseurs.
Certains fournisseurs auraient exigé des augmentations de prix allant jusqu’à 20 à 30 % dans certains cas, invoquant la hausse des coûts du carburant, de l’énergie et des emballages. Ceci malgré la baisse des prix de gros de ces articles ces dernières semaines, a déclaré M. Le Maire.
Il a ajouté : « A la fin de ce ‘trimestre anti-inflation’, nous rouvrirons les négociations commerciales avec les grands constructeurs afin que la baisse des prix de gros, que nous observons sur les marchés mais qui ne s’est pas encore répercutée aux produits de consommation courante, peut se refléter.
« Panier de marchandises » et chèque alimentaire ?
Le gouvernement discute depuis longtemps d’un moyen d’améliorer le pouvoir d’achat des acheteurs dans les supermarchés.
Celles-ci ont inclus la possibilité d’exiger de toutes les marques qu’elles fournissent un « panier » de 50 articles du quotidien et essentiels à des prix fixes et bas. Cependant, cette idée a maintenant été abandonnée.
Les ministres avaient également discuté de l’idée d’un « chèque alimentaire (chèque alimentaire)’, pour aider les ménages aux revenus les plus faibles à faire face aux dépenses alimentaires. Cependant, cette idée a également été abandonnée ces derniers mois, au profit d’un paiement général de l’inflation.
Mais M. Le Maire a déclaré que l’idée du chèque alimentaire n’avait pas été complètement écartée. Il a indiqué que les discussions pour un tel contrôle étaient toujours en cours, et qu’un tel schéma pourrait « être basé sur une zone géographique, probablement par département, de manière à être au plus près des consommateurs et des producteurs ».
Il a déclaré: « Une expérience sera lancée dans les mois à venir », et a déclaré qu’il y avait une « forte attente » d’une sorte de contrôle alimentaire de la part des producteurs et des consommateurs.
Mesures existantes dans les supermarchés
Cela survient après que plusieurs grandes marques ont déjà annoncé des mesures pour aider les acheteurs à économiser de l’argent sur les produits d’épicerie, alors que les prix continuent d’augmenter avec l’inflation. L’inflation alimentaire a atteint 14,5% en glissement annuel en février, montrent les derniers chiffres du bureau des statistiques Insee.
Carrefour, E.Leclerc, Intermarché et Monoprix ont chacun annoncé leur intention de proposer une sélection d’articles du quotidien – y compris des produits alimentaires et d’hygiène – aux acheteurs à prix bas, pour lutter contre la hausse de l’inflation.
Ces articles comprendront des produits sains tels que des yaourts, des fruits et des légumes ; mais ne sont pas susceptibles de présenter de nombreux articles haut de gamme ou de luxe ou des produits de marque, tels que Coca-Cola ou Nutella.
En réponse à l’annonce de M. Le Maire, le patron d’E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, ironise : « Je n’avais pas besoin d’une réunion publique [with the government] faire baisser les prix. »
Il n’a pas assisté à la réunion publique, mais a dit qu’il parlerait avec le ministre plus tard dans la journée et mettrait en œuvre la proposition dans ses magasins.