Deux «auto-entrepreneurs» sur trois, tels que les chauffeurs et les constructeurs Uber, travaillent «sur le noir», selon de nouveaux chiffres
Nouvelles estimations du coût des personnes qui travaillent au noir (sur le noir, c’est-à-dire sans déclaration de revenus) ont été évalués à plus de 7 milliards d’euros par an après que les autorités fiscales ont croisé les déclarations d’entreprises telles qu’Uber avec celles de ses employés.
Désormais, l’agence gouvernementale chargée de superviser le financement de la sécurité sociale – ce que les politiciens français insistent sur le fait qu’il n’est pas lié à la fiscalité, alors que la plupart des gens l’appellent une taxe – dit qu’elle pourrait exiger des plateformes pour prélever les paiements de sécurité sociale sur les salaires des personnes qui travaillent pour eux.
90% des chauffeurs ne déclarent pas leurs revenus
Selon le Haut conseil du financement de la protection sociale (HCFiPS), les chiffres des plateformes de travail en ligne montraient deux sur trois auto-entrepreneurs (travailleurs indépendants) qui ont déclaré leurs revenus ont sous-déclaré ce qu’ils avaient perçu.
Près de la moitié n’ont fait aucune déclaration.
Le secteur avec le pire bilan est celui des chauffeurs immatriculés en VTC (voiture de transport avec chauffeur), dont relèvent la plupart des chauffeurs Uber.
Ici, 90 % des chauffeurs ne déclaraient pas de revenus, suivis des livreurs à emporter (73 % ne le faisaient pas).
Les auto-entrepreneurs du secteur de la construction sont également soupçonnés de sous-déclarer.
On pense qu’ils sont responsables de la majeure partie des 1 à 1,5 milliard d’euros perdus en cotisations de sécurité sociale, selon une analyse des factures présentées par les constructeurs.
Sous-coter ceux qui déclarent correctement
Les chiffres confirment les estimations publiées en 2021 avant que les comparaisons entre la plateforme Web et les déclarations des travailleurs n’aient été entièrement analysées.
Dominique Libault, président du HCFiPS, a déclaré : « Il y a un vrai problème avec les auto-entrepreneurs et les travailleurs des plateformes web.
« Ce n’est pas seulement un problème de manque d’argent pour la sécurité sociale, mais aussi toute la question des gens qui sapent les autres travailleurs du système qui font des déclarations appropriées. »
Il a dit qu’il savait que les plateformes en question, comme Uber, feraient valoir qu’elles ne sont pas les employeurs, au sens traditionnel, des chauffeurs et des livreurs qui travaillent pour elles.
«Mais même ainsi, nous pouvons leur demander de prendre des cotisations sociales, car les chiffres montrent que c’est un secteur où les travailleurs sont faibles pour payer leurs cotisations et faire l’administration de base.
« C’est un secteur où de nombreux jeunes entrent et sortent du travail. »
Inspections des lieux de travail en raison du redémarrage
Globalement, les employeurs du secteur privé rémunéreraient entre 2,2 % et 2,7 % des travailleurs au noir, ce qui représente une perte de cotisations sociales de 5,1 à 6,4 milliards d’euros.
A ce chiffre s’ajoutent les cotisations impayées à l’assurance-chômage, ce qui le porte à 7 milliards d’euros.
Les agriculteurs, les propriétaires de vignobles et les maraîchers sous-déclareraient le travail de 500 millions d’euros.
Le HCFiPS a averti que les inspections des lieux de travail, suspendues pendant les fermetures de Covid, recommenceraient. Celles-ci porteront sur les chauffeurs de VTC et les chantiers, là où l’analyse a montré que les problèmes résident.