Casino, Intermarché et Monoprix ont été sanctionnés par la Cour d’appel de Paris
Les supermarchés français Casino et Intermarché ont été condamnés à payer une amende de 4 millions d’euros, et Monoprix un demi-million, après avoir été reconnus coupables de pratiques « restreignant la compétitivité ».
La cour d’appel de Paris a jugé que le trio avait exigé « des investissements supplémentaires de certains fournisseurs sans compensation effective, et sous la menace de représailles ».
Cette situation a provoqué « une inégalité importante dans l’équilibre des droits et obligations de chaque partie », a ajouté le tribunal.
Les sociétés Intermarché Casino Achats, Achats Marchandises Casino et ITM Alimentaire International ont été sanctionnées pour un total de 4 millions d’euros.
L’enseigne de supermarché Monoprix a également été condamnée à une amende de 500 000 euros pour son rôle de « co-auteur » d’un délit concernant un fournisseur.
Le tribunal a indiqué avoir déterminé les amendes en considérant la part de marché des supermarchés, « la durée des pratiques et le montant monétaire des avantages financiers recherchés », et « l’impact de la tentative d’appel d’offres sur les relations commerciales avec les fournisseurs ».
Interrogé sur leur réponse à la décision, un porte-parole de Casino a déclaré à FranceInfo : « Nous ne commentons pas les décisions de justice. Nous attendons la suite de la procédure.
Lois sur les supermarchés
Intermarché a déjà été critiqué pour certaines pratiques, notamment la vente de produits très demandés tels que Nutella à des prix déficitaires (dans une offre de vente de 2018 qui a également provoqué des « émeutes Nutella » à l’époque).
Le groupe était finalement condamné à une amende de 375 000 € dans le cadre de l’offre Nutella.
En partie pour cette raison, le gouvernement a depuis introduit une loi qui stipule que les supermarchés ne peuvent pas vendre des produits à des prix qui signifieraient que le producteur fait une perte. C’est ce qu’on appelle la «loi Egalim».
De même, le gouvernement a travaillé en étroite collaboration avec les enseignes de supermarchés en France ces dernières semaines et ces derniers mois pour lutter contre la hausse de l’inflation et des prix alimentaires, qui ont déjà grimpé de 15 % en glissement annuel en 2023.
Une mesure, le ‘trimestre anti-inflation‘ verra les articles de tous les jours à des prix aussi bas que possible au cours des trois prochains mois, identifiés par un autocollant spécial avec logo.