Les travailleurs du carburant ont averti les chauffeurs de faire le plein alors que les grèves des raffineries se poursuivent. Nous examinons où se situent les pénuries et à quel niveau
Les conducteurs en France « devraient remplir leurs réservoirs de carburant » car les grèves des raffineries se poursuivent, a averti le chef d’un syndicat des raffineries de carburant en France.
Mais la situation sur le terrain est-elle vraiment si mauvais? Nous jetons un coup d’œil.
Emmanuel Lépine, secrétaire général du syndicat CGT Fédération nationale des industries chimiques, dit FranceInfo aujourd’hui (lundi 20 mars) que les conducteurs doivent faire le plein pendant qu’ils le peuvent, en prévision des pénuries dues à l’action revendicative en cours contre les réformes controversées des retraites du gouvernement.
Il a déclaré: « Je n’ai jamais vu une telle détermination de la part des travailleurs du pétrole. »
Combustible TotalEnergies a dit aujourd’hui qu' »aucun produit ne quitte les raffineries » alors que les travailleurs continuent de bloquer les sites. Sur les 303 opérateurs de TotalEnergies devant intervenir ce matin, 39% sont en grève (117 personnes).
Sur les sites d’Esso ExxonMobil, les livraisons de carburant ne partent pas et la société a averti que la production pourrait devoir s’arrêter si aucune livraison de pétrole brut ne pouvait entrer dans les prochains jours.
Les travailleurs du site Pétrineos de Lavéra, dans les Bouches-du-Rhône, devraient également arrêter la production à partir de lundi 20 mars après-midi. Les travailleurs de ce site en particulier sont en grève sur une « base continue » depuis le 7 mars.
La situation est-elle si mauvaise ?
En réalité, la situation semble stable jusqu’à présent.
Depuis le lundi 20 mars, les chiffres montrent que seulement 4,4 % des stations-service connaissent des pénuries totales ou partielles de carburant, en partie à la suite de grèves dans les raffineries.
L’UFIP a déclaré qu’il n’est pas rare que les stations-service signalent des pénuries même en dehors des grèves.
Quelque 450 stations dans tout le pays connaissent des pénuries partielles, tandis que 250 sont complètement à court de carburant, selon les chiffres du site collaboratif Penurie.mon-essence.fr montrer.
De même, des représentants des syndicats du carburant ont précédemment déclaré que les 200 dépôts de carburant français disposaient actuellement de stocks suffisants pour éviter une pénurie majeure à l’échelle nationale.
Les dépôts contiennent des stocks de carburant qui ont déjà été livrés par les raffineries. Celles-ci continuent d’approvisionner les stations-service dans la majorité des cas.
On estime que les grèves devraient se poursuivre pendant de nombreux jours – voire semaines – avant que la production ne s’arrête dans les raffineries en raison du remplissage des réservoirs sur place.
Un facteur géographique : les Bouches-du-Rhône souffrent le plus
Il existe certaines différences géographiques, certaines régions s’en tirant moins bien que d’autres.
A titre d’exemple, aucune gare n’est concernée par la pénurie en Côtes-d’Armor, mais près d’une sur cinq (17-20%) est en situation de pénurie dans les Bouches-du-Rhône.
Le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, a déclaré que le gouvernement était prêt à « réquisitionner » les travailleurs et à les forcer à livrer du carburant si la situation s’aggravait et que les stations-service commençaient à devoir fermer.
Rapports de Actu.fr trouvé que les pénuries avaient été aggravées, non pas par un manque dramatique de carburant, mais à cause des automobilistes paniqués et se précipitant pour faire le plein en même temps.
Le porte-parole de l’UFIP, Olivier Gantois, a dit la même chose au début du mois.