Ce jeudi, le président de la République a prévu un dîner en compagnie de différentes personnalités. Le thème de la fin de vie sera évoqué au cours de cette soirée. Parmi les invités, on retrouvera notamment les représentants des principaux cultes. Cette réunion permettra de discuter des différents points de vue et opinions sur le sujet de la fin de vie, ainsi que des prises de position des différentes religions. En tant que chef de l’Etat, le président se doit de rester informé sur les problématiques de la société et d’engager des discussions avec des acteurs importants pour prendre les meilleures décisions possibles.
Le président Emmanuel Macron a invité les principaux représentants des religions ainsi que des soignants, des philosophes et les auteurs de la loi actuelle Claeys-Léonetti à dîner le jeudi 9 mars 2023 pour discuter de la fin de vie. Ce dîner intervient à une période de réflexion intense sur l’introduction en France d’une aide active à mourir, telle que l’euthanasie ou le suicide assisté. Bien qu’officiellement le chef de l’Etat n’ait pas encore pris sa décision, Emmanuel Macron a prêté une attention particulière à toutes les différentes parties prenantes au cours des dernières semaines. Le président écoutera les représentants chrétiens, juifs, musulmans et bouddhistes, opposés à toute évolution de la loi actuelle sur la fin de vie, ainsi que Jean-François Delfraissy, le président du Comité d’éthique qui ouvre la porte à une aide active à mourir sous conditions, et les auteurs de la loi actuelle, Alain Claeys et Jean Leonetti.
En France, la fin de vie des patients incurables est encadrée par la loi Claeys-Leonetti depuis 2016. Elle interdit le suicide assisté ou l’euthanasie, mais elle permet une « sédation profonde et continue » encadrée jusqu’à la mort pour les malades en phase terminale et en souffrance.
Le chef de l’Etat ouvrira-t-il la possibilité d’une aide active à mourir, et si oui, quel protocole sera mis en place pour les patients concernés ? Il est encore trop tôt pour le dire. Un conseiller déclare : « Il serait mal venu de donner son avis maintenant alors que la Convention citoyenne composée de 185 Français planche sur le sujet depuis des semaines et rendra ses conclusions dans trois semaines. »
La restitution des travaux prévue par les groupes de parlementaires, les soignants ainsi que les ministres concernés, Agnès Firmin Le Bodo et Olivier Véran, aura également lieu en même temps. Ainsi, il faudra attendre début avril avant de connaître la décision d’Emmanuel Macron de faire évoluer la loi ou non vers une aide active à mourir.
La majorité des participants de la Convention citoyenne s’est prononcée pour l’amélioration du « cadre actuel d’accompagnement de la fin de vie », notamment en développant les soins palliatifs, indépendamment de l’éventuelle légalisation de l’aide active à mourir. Fin février, le ministre Olivier Véran avait indiqué que le débat en cours sur la fin de vie et la possibilité d’autoriser une « aide active à mourir » débouchera « vraisemblablement » sur une loi, mais il reste prudent sur son contenu. « Je note qu’il y a manifestement un esprit d’ouverture vers une légalisation de l’aide active à mourir sous la forme d’euthanasie, suicide assisté », avait-il déclaré en tant que porte-parole du gouvernement sur France Inter.