En amont de l’interview très attendue prévue à 13 heures, les conseillers et les proches du président ont livré des indications sur son état d’esprit. Ces pistes ont été partagées afin d’aider à comprendre l’approche du chef de l’Etat lors de cette séance cruciale. Les proches de l’exécutif ont ainsi abordé certaines des préoccupations du président et ont souligné les enjeux clés qui devront être traités lors de cette apparition publique. Bien que rien ne puisse garantir l’approche exacte qu’il adoptera, ces informations constituent un aperçu utile de ce à quoi nous pouvons nous attendre.
Emmanuel Macron, qui se considérait jadis comme « maître des horloges », va tenter de reprendre la main sur le calendrier après s’être retiré depuis janvier sur le dossier des retraites. Suite à une nouvelle journée de mobilisation syndicale, le chef de l’État est attendu pour des explications lors d’une interview en direct à l’Élysée. Cependant, un conseiller ministériel commente : « Plus il est acculé, moins il bouge ». Ainsi, il ne faut s’attendre ni à une annonce fracassante ni à une table renversée. En réalité, Emmanuel Macron a prévenu qu’il n’y aurait ni référendum ni dissolution ni remaniement.
Outre le refus de retirer cette réforme, il veut parler à la France « silencieuse et peu politisée » afin de montrer qu’il ne se « fout pas complètement de ce qu’il se passe dans le pays ». Il compte également expliquer encore une fois l’intérêt de la réforme et mettre l’accent sur l’augmentation du nombre de retraités qui atteindra 20 millions à la fin de son mandat.
Le président estime qu’il faut « apaiser » et « écouter la colère » des Français après l’adoption contestée de la réforme des retraites par le Parlement. Cependant, il affirme que « la foule » n’a pas de « légitimité » face aux élus, ce qui donne un aperçu de son état d’esprit présidentiel : intransigeant ou inflexible.
Emmanuel Macron parie également qu’avant de prendre des initiatives politiques, il faut laisser décanter cette poussée de fièvre. Le Conseil constitutionnel sera appelé à prendre une décision sur la loi, puis il sera également nécessaire de laisser le temps à la mobilisation de s’étioler et les esprits de s’apaiser.
Devant les élus de la majorité, il prépare également les prochains chantiers : la santé, l’école et l’écologie. Pour répondre aux tensions sur les retraites, le président veut parler travail, et évoquer les fins de carrières et les reconversions en voulant « penser différemment ».
Il est à noter que le président ne parlera pas de l’urticant service national universel pour les jeunes ni de la clivante loi immigration, qui sont considérés comme du « carburant alors que la mèche est déjà allumée ». Emmanuel Macron conclut en expliquant que « l’immobilisme n’est pas une réponse à la colère ». Il semble désormais souhaiter enjamber la suite de la mobilisation sociale pour continuer à réformer.