Pour les cinéphiles en quête de nouvelles productions, voici les films qui sortent cette semaine, présentés par Thierry Fiorile et Matteu Maestracci. Le film « Houria » de Mounia Meddour mettra en lumière l’histoire d’une jeune algérienne qui essaie de réaliser son rêve de devenir actrice malgré les restrictions sociales et politiques de son pays. « Toute la beauté et le sang versé » de Laura Poitras, quant à lui, est un documentaire captivant sur la vie et l’œuvre de la photographe américaine Susan Meiselas. Enfin, « Crazy Bear » d’Elizabeth Banks promet d’être une comédie décalée et surprenante sur les mésaventures d’une jeune femme dans le monde compétitif de la publicité à New York. Ces trois œuvres devraient offrir une expérience cinématographique inoubliable aux spectateurs passionnés.
La réalisatrice Mounia Meddour a remporté le César du meilleur premier film et celui du meilleur espoir pour sa actrice Lyna Khoudri dans le film Houria. L’histoire se déroule à Alger et suit Houria, jouée par Khoudri, une danseuse classique talentueuse qui participe à des paris clandestins la nuit. Après avoir été agressée violemment après une soirée où elle a gagné gros, Houria se retrouve traumatisée, muette et incapable de parler. Elle se reconstruit progressivement auprès d’un groupe de femmes handicapées, utilisant la danse contemporaine et le langage des signes pour communiquer. Ce film est une métaphore de la jeunesse algérienne qui doit lutter contre un système patriarcal et corrompu.
Mounia Meddour utilise Houria pour documenter la dérive de l’Algérie par la fiction, puisqu’elle ne peut pas projeter ses films en Algérie. Lyna Khoudri, qui a auparavant travaillé avec elle sur le film Papicha, révèle ici tout son talent, créant une atmosphère magnifique dans ce film.
Le documentaire Toute la beauté et le sang versé, de Laura Poitras, traite quant à lui de la crise des opiacés aux États-Unis. Au cours des 20 dernières années, ces dérivés de l’opium, utilisés normalement pour soulager la douleur, sont devenus de plus en plus banalisés, provoquant des milliers d’addictions et un grave scandale sanitaire. Les autorités de santé américaines ont accordé des autorisations aux industriels pharmaceutiques, dont la famille Sackler.
Laura Poitras suit ici le combat de la photographe Nan Goldin, elle-même une ancienne accro, pour dénoncer ce scandale. Elle raconte également la vie de Nan, son art contestataire et son amour pour une Amérique bohème en marge de la société conventionnelle. Ce documentaire est édifiant, parfois bouleversant et met en avant une artiste importante qui mérite davantage de reconnaissance. Nan raconte aussi son histoire intime, notamment la perte de ses proches victimes du sida dans les années 80 et la tragique mort de sa sœur Barbara, qui s’est donnée la mort parce qu’elle était lesbienne.