Ce mardi, à Douai, s’ouvre le procès d’un féminicide ayant eu lieu à Hazebrouck, dans le Nord, en 2015. Cet acte criminel a été commis suite à différentes alertes lancées par la victime auprès de la police pour des cas de violence conjugale. Cette affaire s’inscrit ainsi dans un contexte plus large de violence faites aux femmes, un fléau qui continue de sévir dans notre société contemporaine.
Le procès d’Hocine Hamoudi, accusé du meurtre et du viol de sa compagne Sandra en 2015, a débuté le mardi 14 mars à Douai. Durant ce premier après-midi, plusieurs témoignages ont été entendus pour illustrer la violence des faits commis. Un sapeur-pompier est intervenu sur les lieux du crime où Rodolphe, le fils aîné de Sandra, était venu demander de l’aide. Le pompier a trouvé le corps sans vie de la victime, avec d’innombrables lésions et fractures sur le crâne, les jambes, les bras, les côtes, le nez et les mâchoires. Le médecin légiste a déclaré qu’il n’avait jamais vu des blessures aussi graves, habituellement causées par des accidents de la route ou des chutes de grande hauteur.
Au cours de l’audience, Hamoudi a admis avoir porté des coups à sa compagne mais a nié le viol et l’intention de tuer. Il a également présenté ses excuses à la famille de la victime, se disant conscient de la gravité de ses actes. La famille de Sandra était présente, avec ses quatre enfants, ses deux sœurs, son frère et sa mère, qui était très affectée.
Cependant, cette affaire a été marquée par des dysfonctionnements : la victime avait alerté à plusieurs reprises les services de police, déposant même une plainte en juin 2014 après avoir été battue par Hamoudi parce qu’elle avait décidé d’arrêter la prostitution. Mais sous la pression de son compagnon, elle avait finalement retiré sa plainte. En avril 2015, les violences ont repris et la police est plusieurs fois intervenue à son domicile, mais sans grand résultat. En effet, Sandra est même rappelée à l’ordre après avoir menacé Hamoudi avec un couteau lors de l’une de ses interventions.
À l’époque, Hamoudi avait déjà 11 condamnations à son actif. Depuis, il a été condamné à trois ans de prison pour des violences sur une autre femme. Il avait été libéré en pleine crise sanitaire de la Covid, en raison de la surpopulation carcérale, mais est de nouveau en détention provisoire pour des accusations de violence et de viol proférées par une autre compagne.