Les élus siégeant à l’assemblée nationale auront pour tâche d’étudier un grand nombre d’amendements, à savoir 650, relatifs à un projet de loi portant sur la facilitation de la construction de nouveaux réacteurs en France. Cependant, cette étude compliquée par la polémique suscitée par la réforme de la sûreté nucléaire, qui est souhaitée par l’exécutif. Cette dernière suscite de nombreux débats et des divergences de points de vue au sein des différents partis politiques.
Le gouvernement français a l’intention de construire six nouveaux réacteurs nucléaires d’ici 2035, selon le projet de loi sur l’accélération du nucléaire qui doit être examiné à l’Assemblée nationale en première lecture. Le projet de loi a été adopté au Sénat. Les députés auront quatre jours pour étudier ses 650 amendements. Pour simplifier les procédures, le gouvernement a décidé de réorganiser la sûreté nucléaire en démantelant l’IRSN, la police scientifique du secteur. Il entend également prolonger la durée de vie des centrales existantes, malgré le fait qu’un tiers des réacteurs est déjà à l’arrêt pour des problèmes de corrosion et de fissures et que des incidents se multiplient.
Cependant, cette décision a été remise en question après que des fissures ont été découvertes dans certaines centrales, notamment dans une conduite de refroidissement d’urgence à la centrale nucléaire de Penly en Seine-Maritime. La découverte de cette fissure est une surprise pour les experts car la taille de la fissuration a étonné l’autorité de sûreté nucléaire. Selon Yves Marignac, chef du pôle d’expertise nucléaire à l’institut Négawatt, prolonger la durée de vie des centrales existantes entraîne le risque d’augmenter les défauts et les incidents et de faire des arbitrages compliqués contre la sûreté nucléaire et la sécurité électrique.
Le gouvernement espère accélérer les démarches en démantelant l’IRSN, ce qui permettra à EDF de contrôler les soudures similaires dans d’autres centrales, comme l’a exhorté l’autorité de sûreté. Les syndicats de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ont déclaré que la fusion des deux entités, prévue par le projet de loi, fait peser des risques sur la sécurité des installations à long terme. L’intersyndicale de l’Institut organise une nouvelle grève lundi.