Le sort du texte gouvernemental très critiqué sera scellé jeudi prochain lorsque le Parlement procédera au vote final. La situation actuelle laisse place à toutes les éventualités. Les enjeux sont donc importants et les décisions prises auront un impact sur l’avenir. Le pays sera attentif à cet épisode crucial de la vie politique, avec l’espoir d’une issue favorable pour tous.
Le mercredi 15 mars, la commission mixte paritaire (CMP), composée de sept députés et sept sénateurs, doit trouver un accord sur la réforme des retraites proposée par le gouvernement français. Sauf surprise, la CMP devrait parvenir à un accord et transmettre son texte au Parlement. Le Sénat votera en premier, jeudi matin, suivant l’accord favorable obtenu le week-end dernier. Le sort de la réforme se jouera jeudi après-midi à l’Assemblée nationale. Les partisans du gouvernement ne disposent pas d’une majorité absolue dans cette Chambre, d’autant plus que le principal groupe d’opposition, Les Républicains, sont jugés insuffisamment fiables par les députés de la majorité. L’exécutif doit décider s’il soumettra son texte au vote des députés ou s’il activera l’article 49.3 de la Constitution, qui lui permettrait de faire adopter le texte malgré l’opposition. Le résultat de cette réforme aura des conséquences politiques importantes pour la majorité, selon le scénario choisi.
Le premier scénario est celui où la réforme est rejetée par les députés. Bien que ce scénario soit considéré comme peu probable, cela signifierait la fin de l’examen du texte pour le moment. Le gouvernement peut essayer de soumettre le texte pour une nouvelle navette entre les deux Chambres, mais cela pourrait nuire à la perception de l’opinion publique et affaiblir la position de Macron en tant que réformateur. Le président pourrait alors être tenté de dissoudre l’Assemblée dans l’espoir de décrocher une majorité absolue. Si la réforme est rejetée, cela serait perçu comme une immense victoire de l’opposition.
Le deuxième scénario est celui où l’Assemblée adopte le texte sans utiliser le 49.3. Les macronistes semblent convaincus qu’il existe une majorité à l’Assemblée sur ce sujet. Dans ce cas, ce serait une « victoire symbolique » pour le gouvernement, mais cela ne changerait pas l’opposition de l’opinion publique à l’égard de la réforme. Après cela, la majorité ferait profil bas tandis que l’opposition continuerait son combat.
Le troisième scénario est celui où le gouvernement sort le 49.3 pour faire adopter le texte. Cela serait considéré comme un déni de démocratie et atténuerait la légitimité politique du gouvernement. Les conséquences politiques pourraient être importantes, d’autant plus que cela pourrait déclencher une motion de censure transpartisane. La probabilité que le gouvernement tombe est très faible, malgré les quelques députés des Républicains qui voudraient voir cela se produire. En fin de compte, le gouvernement doit peser le risque de faire adopter ou non cette réforme des retraites, en fonction de son objectif de maintenir sa position de réformateur tout en préservant sa légitimité.