Le gouvernement français espère que les députés Les Républicains seront en mesure de convaincre une majorité à l’Assemblée nationale si la commission mixte paritaire parvient à un consensus. Cependant, il semblerait que certains membres de ce parti politique soient toujours indécis quant à leur choix lors du vote, ce qui laisse présager un résultat très serré.
Le choix cornélien auquel doit faire face Elisabeth Borne, concernant la réforme des retraites, a été résumé par le sénateur Bruno Retailleau comme étant « la roulette russe ou la grosse Bertha ». En effet, deux options s’offrent à la Première ministre : risquer un vote très serré à l’Assemblée ou utiliser l’article 49.3 pour évacuer toute incertitude. En cas d’accord au sein de la commission mixte paritaire, organisée mercredi, le texte de la réforme sera en effet attendu à l’Assemblée nationale jeudi à 15 heures. Mais le doute subsiste sur le comportement des députés Les Républicains et l’exécutif a sorti la calculette avec fébrilité.
Selon les informations recueillies par franceinfo auprès des députés de droite, le vote pourrait se révéler très serré. Certains élus des Républicains n’ont pas fait le plein non plus au Sénat. De leur côté, les députés LR sont encore nombreux à se dire indécis dans cette dernière ligne droite du débat parlementaire. Chacun fait ses comptes, à quelques jours de la décision finale. Selon plusieurs sources internes aux Républicains, entre 30 et 35 députés envisagent de voter le texte, une quinzaine pourrait s’y opposer, et environ une dizaine pencherait pour l’abstention.
Le groupe LR reste donc divisé. Plusieurs députés confirment leur intention de ne pas voter le texte, mais ils sont aussi plusieurs à choisir de soutenir la réforme sans trembler. Ces parlementaires suivent donc la position d’Olivier Marleix, le président du groupe LR à l’Assemblée, et d’Eric Ciotti, le patron du parti.
Le gouvernement tentera d’éviter de dégainer l’arme du 49.3, qui pourrait attiser la contestation sociale. Compte tenu du niveau « inédit » des manifestations contre la réforme, cela serait incroyable et dangereux, et ce « serait une forme de vice démocratique », a averti Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. Le scénario pourrait aussi présenter un autre risque pour le gouvernement, avec le dépôt d’une motion de censure transpartisane, en cas de 49.3.