Au cœur de la protestation contre la réforme des retraites, Edouard Philippe rassemble aujourd’hui le congrès initial de son mouvement politique. Elisabeth Borne est prévue pour assister à cette rencontre, qui est placée sous le symbole du slogan de l’ancien Premier ministre : « Fidèle, mais indépendant ».
Un an et demi après la création du parti politique par Édouard Philippe, Horizons organise son premier congrès fondateur le samedi 25 mars au Parc floral de Paris. Cependant, ce congrès ressemble à un point de passage, après des mois de coexistence à l’assemblée et des semaines de tensions avec Renaissance. « Loyal, mais libre » reste la devise de l’ancien Premier ministre qui rassemble ses élus locaux, comme une manière de rappeler son importance à la majorité.
Le groupe Horizons se sent maltraité par ses alliés depuis des semaines, en citant l’exemple du sabotage de sa proposition de loi sur les peines planchers. De quoi nourrir une rancune pendant l’examen de la réforme des retraites. Des députés du parti d’Édouard Philippe hésitaient même à s’abstenir, quand deux comptaient voter contre. « Quand on ne traite pas ses alliés, il y a des conséquences », critique un pilier du troisième parti de la majorité. Et d’ajouter : « Le gouvernement ne prend pas la mesure de sa fragilité politique ».
« Tout cela manque d’amour »
Ce tacle est adressé en pleine crise sociale « post 49.3 » sur les retraites, « mal gérée » selon des cadres d’Horizons. Le président de la République « est inflexible et met de l’huile sur le feu », déplore un député. Selon un proche de l’ancien Premier ministre, Emmanuel Macron doit « retourner mouiller la chemise pour sauver son quinquennat » comme lors du premier avec le grand débat. « Il y a un manque d’empathie. Tout cela manque d’amour », dit-il.
Dans ce contexte, néanmoins, Élisabeth Borne va prendre la parole, comme une manière d’apaiser les tensions et de ressouder les troupes, au moment où l’exécutif doit trouver une nouvelle méthode pour réformer. La Première ministre doit intervenir avant la prise de parole d’Édouard Philippe : « Sa parole est rare, elle ne peut être qu’appréciée », insiste un élu, tandis qu’un pilier du parti estime qu’il « y a un ton à poser ». Il faut, selon lui, « fixer des caps, s’installer dans le paysage, délivrer des messages ». Dans cette séquence mouvementée, « Édouard Philippe doit montrer que la politique, ce sont des gens responsables », insiste une cadre d’Horizons.
Cependant, un élément d’inquiétude subsiste : que la contestation perturbe cette première démonstration de force dans la capitale avec de nombreux trains d’élus supprimés. Ce maillage territorial est justement le socle du parti d’Édouard Philippe.