Richard Ramos, représentant du Mouvement Démocrate (MoDem) dans le département du Loiret, considère que l’exécutif doit réinsuffler une dynamique novatrice en cette période où le mécontentement persiste face à la réforme des retraites, entraînant plusieurs dérives.
« Je ne sais pas s’il faut renvoyer le gouvernement, mais il faut un nouvel ensemble » a déclaré Richard Ramos, député MoDem du Loiret, sur 42mag.fr, alors qu’une nouvelle manifestation contre la réforme des retraites est prévue mardi 28 mars.
franceinfo : Olivier Véran pense que la réforme des retraites a été approuvée démocratiquement. Êtes-vous d’accord avec lui ?
Richard Ramos : Olivier Véran a tort d’envenimer la situation. Il est nécessaire de renouer avec le peuple français, de ne pas faire preuve d’arrogance et de comprendre les citoyens. On ne peut pas agir contre eux. Il faut être à leur écoute et travailler avec eux. Nous avons eu tort de ne pas collaborer avec les corps intermédiaires, en particulier avec la CFDT. On aurait tort de penser que le peuple doit simplement écouter ce qu’on a à lui dire. On ne peut pas faire avancer un pays dans des périodes aussi difficiles sans impliquer le peuple. Essayer de trouver des responsables ce n’est jamais la bonne méthode. Il faut travailler avec les citoyens français, pas contre eux.
Emmanuel Macron va rencontrer Elisabeth Borne et les cadres de la majorité ce lundi. Faut-il renvoyer le gouvernement ?
Je ne sais pas s’il faut renvoyer le gouvernement, mais il faut un nouvel ensemble. C’est le président de la République qui décidera quelle équipe il a, mais on voit bien qu’on a besoin d’un nouveau souffle. Il reste quatre ans dans ce quinquennat et il faut trouver un nouveau souffle pour pouvoir continuer à faire avancer notre pays sinon on est au bord du chaos. Je ne sais si Elisabeth Borne peut rester, c’est le président qui le décidera. On ne peut rester dans cette situation, il faudra quelque chose de nouveau. Il faut que ce pays avance, que les réformes nécessaires soient mises en œuvre. Le gouvernement n’a pas été capable d’insuffler cet esprit particulier qui permettait de faire passer cette réforme. Donc, il faut un nouveau souffle et je pense un nouveau gouvernement.
Le président a demandé à Elisabeth Borne de constituer des majorités à l’Assemblée nationale. Est-ce possible ?
C’est possible mais encore faut-il que les ministres le veuillent. Texte par texte, il faut voir si on est capable de le faire. Je ne suis pas sûr que cela ne soit pas que des paroles, malheureusement.
Le gouvernement semble dire que la réforme des retraites est derrière lui. Est-ce le cas ?
Les retraites, c’est plus profond que ça. On n’a pas mené de campagne électorale, on a voulu l’éviter et aujourd’hui on en paie le prix fort. Les Français, au-delà de la retraite, c’est leur vie qui est en jeu. Quel nouveau modèle français veut-on ? C’est ça qui est en jeu et les Français ne l’oublieront pas, il faut faire attention car ils ne l’oublieront pas dans les urnes. Attention à ne pas créer une Marine Le Pen à l’Élysée.