Suite à la sixième journée de manifestations, le gouvernement maintient sa position ferme quant à sa réforme en cours. Malgré cela, les syndicats sont actuellement tenus à distance par les autorités. Bien que l’Elysée assure que « la porte du gouvernement reste largement ouverte », les échanges ont été interrompus depuis un certain temps. Jean-Rémi Baudot fait part de son analyse politique sur la situation actuelle.
Les syndicats ne décolèrent pas malgré l’appel à la grève. Le gouvernement, quant à lui, reste imperturbable et maintient sa stratégie en ce qui concerne la réforme des retraites. Il discute avec les sénateurs plutôt qu’avec les syndicats, préférant rester fidèle à sa ligne de conduite. La manifestation du 7 mars a été importante, quoique qu’en deçà des attentes de certains militants. Un ministre a ainsi déclaré que « ce n’était pas le grand soir » que l’on avait promis.
Le dialogue entre les syndicats et le gouvernement est au point mort depuis plusieurs semaines. Après la manifestation, les syndicats ont exprimé leur colère. Une porte-parole de l’intersyndicale a ainsi dénoncé le silence du président en le qualifiant de « grave problème démocratique ». Elle a également évoqué une « situation explosive ». Cette dernière demande donc à être reçue par Emmanuel Macron, mais l’Élysée répond que « la porte du gouvernement est plus qu’ouverte ».
L’Élysée a publié une liste des conférences et autres événements où les syndicats ont été invités ces derniers mois, mais rien n’a été organisé depuis un certain temps. C’est ce que confirme Philippe Martinez, président de la CGT, qui explique qu’il n’a eu aucun contact avec l’exécutif récemment. Une situation inhabituelle, ajoute-t-il. Même lors de la grève des raffineries en novembre, il aurait eu au moins deux contacts par jour avec le gouvernement. Autrefois, les syndicats étaient reçus par Edouard Philippe pendant les protestations contre la réforme des retraites en 2019, bien que quelques minutes seulement suffisaient parfois. Un conseiller de Matignon à l’époque confirme que « la porte était toujours ouverte ». Il y avait également eu des contacts gouvernement/syndicats lors du conflit autour de la loi El Khomri en 2016.
Aujourd’hui, certains ministres maintiennent le contact, mais sans vraiment discuter de la réforme des retraites et du texte au parlement. Ils abordent plutôt des questions sectorielles, mais prennent tout de même la température auprès de leurs interlocuteurs. Selon l’un d’eux, « l’important, c’est de ne pas perdre le fil ». Le dialogue semble cependant bien rompu au sommet de l’État, malgré les déclarations de l’Élysée.