La réforme des retraites est au centre des préoccupations du gouvernement, qui tente de rassurer l’opinion publique en affirmant qu’il ne recourra pas à l’article 49.3 pour la faire passer. Le pouvoir est conscient de l’importance de cette réforme et fait planer la menace de démissions de membres du gouvernement en cas d’échec. La pression est donc mise sur les parlementaires des Républicains, qui sont en effet indispensables pour la réussite de cette réforme. Ces derniers sont soumis à de fortes tensions, car ils doivent concilier les intérêts de leurs électeurs et leur propre positionnement politique. Pour l’instant, il est difficile de prédire l’issue de cette situation délicate, d’autant que l’opposition reste vigilante et déterminée à contrer toute tentative de passage en force.
La Première ministre ne souhaite apparemment pas utiliser l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer sa réforme des retraites. Si elle le faisait, ce serait interprété comme un échec pour elle, signifiant qu’elle ne serait pas capable de construire une majorité sur ce texte. De plus, cela donnerait une image de brutalité politique qui serait difficile à effacer. Cette décision donnerait également du poids aux syndicats, Laurent Berger, le patron de la CFDT allant jusqu’à qualifier un possible usage du 49.3 de « vice démocratique ». Cependant, le gouvernement pourrait être amené à utiliser cette procédure s’il ne dispose pas de la majorité sur ce texte, et il va donc chercher à obtenir des voix pour réussir à faire passer sa réforme. En particulier, Les Républicains sont indispensables pour atteindre cette majorité. En fin de compte, l’objectif d’Emmanuel Macron est de faire voter sa réforme, quelle que soit la méthode utilisée.