En Russie, les mesures prises par les autorités ont conduit à l’absence des films américains sur les écrans de cinéma du pays. Cette décision a pris effet après le début du conflit en Ukraine, qui a poussé les grands studios américains à se retirer de la Russie. Ainsi, ceux-ci ne fournissent plus de copies de leurs films pour le marché russe. Cependant, malgré l’interdiction officielle, de nombreux cinémas clandestins continuent de diffuser ces films. Il s’agit d’une opération illégale qui se fait en toute discrétion, mais qui témoigne de l’importance de ces productions pour les spectateurs russes.
Le film Avatar 2 n’est officiellement pas diffusé en Russie, mais il est pourtant possible de le voir dans certains cinémas de la banlieue de Moscou. C’est le cas dans cette salle où la version russe doublée et en 3D est disponible. La copie provient probablement du Kazakhstan et est donc entrée illégalement en Russie. Pourtant, pour certains fans comme Matvey, cela n’a pas d’importance : « Comment ne pas aller voir Avatar ! Le premier m’avait fait une forte impression. C’est le seul film que j’ai vu deux fois au cinéma », s’exclame-t-il.
La situation des grands studios américains en Russie est compliquée depuis que la guerre en Ukraine a éclaté. Les studios Disney, Pixar, Warner, entre autres, ne livrent plus de copies de leurs films et n’autorisent plus leur diffusion en Russie. Officiellement, la Russie interdit la diffusion de films pirates, le ministère de la Culture l’a récemment affirmé. Cependant, face à la chute du nombre de spectateurs partis avec les blockbusters hollywoodiens, de nombreuses salles n’ont pas d’autre choix que de diffuser des films illégalement. Les exploitants de ces cinémas sont conscients qu’ils sont en violation directe de la loi, mais les autorités ferment les yeux sur ces séances pirates.
Alexandre Netchaev, rédacteur en chef d’une revue spécialisée dans le cinéma, explique que bien souvent, ces cinémas diffusent des courts-métrages inconnus du grand public avant les grands films américains, permettant ainsi aux propriétaires des droits de ces courts-métrages de recevoir un certificat de distribution et de les vendre ensuite aux cinémas. En réalité, ces courts-métrages sont souvent la façade pour projeter des films hollywoodiens.
Avatar 2 a fait plus de quatre millions de spectateurs en Russie, générant ainsi l’une des recettes les plus élevées de l’histoire du cinéma russe. Cependant, officiellement, il n’existe pas en Russie. Les autorités russes et les exploitants de cinémas russo-américains sont donc confrontés à un dilemme intéressant : les cinémas illégaux sont pour l’instant la seule solution pour que les films hollywoodiens soient encore projetés en Russie, mais ils sont également une violation directe de la loi. Les autorités doivent donc trouver un moyen de réglementer et d’organiser ce marché en constante évolution.