Vendredi, le gouvernement a sollicité l’organisation d’un vote intégral sur le projet de loi au Sénat, dans le but de stimuler les discussions. Ce vote unique doit permettre de traiter l’intégralité du texte en un temps record. Cependant, cela signifie que les sénateurs ne pourront pas débattre et voter sur chaque article indépendamment les uns des autres. L’objectif est donc de favoriser une approbation rapide du projet de loi dans son ensemble. Cette décision a suscité des réactions contrastées, certains estimant qu’elle va à l’encontre du processus démocratique tandis que d’autres la considèrent comme une mesure nécessaire pour accélérer l’adoption du texte.
La députée européenne La France insoumise Manon Aubry a déclaré vendredi 10 mars sur 42mag.fr que la demande du gouvernement d’un vote unique du Sénat pour accélérer les débats sur le projet de réforme des retraites était « plus qu’un déni de démocratie ». Elle affirme que le gouvernement a déjà utilisé l’article 47.1 pour choisir le temps d’examen et menacé d’utiliser l’article 49.3 pour passer outre au vote parlementaire et imposer la réforme des retraites. Maintenant, “un autre article de la Constitution est utilisé pour empêcher les amendements d’être soumis au vote « , a-t-elle déclaré.
« Quelle est l’étape suivante? », A demandé Manon Aubry. « Le gouvernement choisira-t-il qui sera élu en France? Qui seront les députés? Qui seront les sénateurs? » Elle affirme que l’utilisation du vote bloqué et la lettre de mépris qu’Emmanuel Macron a envoyée aux syndicats en refusant même de les rencontrer témoignent d’un nouveau bras d’honneur envers la démocratie, et que cela laissera des traces.
Face à « l’absence de majorité claire » de l’exécutif au Parlement, Manon Aubry plaide en faveur de « la solution la plus simple en démocratie : s’en remettre aux gens, aux citoyens, aux électeurs et organiser un référendum par exemple ». Selon elle, c’est l’une des options qu’Emmanuel Macron pourrait prendre pour sortir par le haut. La réforme des retraites est un enjeu important pour l’avenir collectif de la France pour les décennies à venir, et sa mise en place pourrait avoir des conséquences durables.