Thierry Fiorile et Matteu Maestracci nous présentent les films à ne pas manquer cette semaine au cinéma. Le premier, « Christophe… définitivement », est réalisé par Dominique Gonzalez-Foerster et Ange Leccia, tandis que le second, « Women talking », est signé par Sarah Polley. Ces deux œuvres promettent des moments de cinéma captivants et sont donc à découvrir sur grand écran dès maintenant. Les passionnés de cinéma seront ravis d’avoir ces deux films à l’affiche.
« Christophe… définitivement » par Dominique Gonzalez-Foerster et Ange Leccia
Le documentaire « Christophe… définitivement » n’est pas tout à fait un documentaire, mais plutôt une œuvre d’art signée par les artistes plasticiens et vidéastes Dominique Gonzalez-Foerster et Ange Leccia. Le film remonte à l’année 2002, lorsque le chanteur Christophe fait son grand retour sur scène, après 28 ans loin des projecteurs. C’est un triomphe et le film invite les spectateurs à plonger dans son univers scénique. Les images nous emmènent sur scène auprès du chanteur, dans le public, mais également dans les coulisses où l’on voit ses collaborateurs en action. Avec des images magnifiques et des prises de vue soigneusement travaillées, le film nous offre un aperçu de la voix sublime du chanteur.
Bien sûr, les fans de Christophe vont trouver leur compte en regardant ce film, mais il est probable que même ceux qui ne sont pas des fans de la star apprécieront cette œuvre. Cet « anti-documentaire » peut désarçonner avec ses choix formels, mais il est touchant de retrouver Christophe tel qu’en lui-même. Le chanteur apparaît ici tour à tour comme un génie et un touche-à-tout boulimique de culture, notamment de cinéma. Le documentaire commence d’ailleurs par une liste de ses films préférés, qu’il scande sur scène. Mais il peut également apparaître comme un petit garçon capricieux et timide, ayant besoin d’être rassuré en permanence.
« Women talking » de Sarah Polley
Sarah Polley, actrice canadienne, réalise son quatrième film en adaptant le roman « Ce qu’elles disent » de Miriam Toews. Ce dernier s’inspire d’une terrible affaire survenue dans une communauté mennonite en Bolivie en 2010. Le nom de la colonie religieuse n’est pas cité dans le film, mais l’on reconnaît une secte chrétienne qui vit enfermée, adoptant des traditions du XIXe siècle. Dans cet univers clos, les hommes violent les femmes de tous âges, en les droguant avec des sédatifs pour animaux. Le matin, la communauté accepte la version officielle qui affirme que c’est l’œuvre du diable.
Un jour, un homme avoue être coupable de ces viols et dénonce tous les autres. Tandis que les hommes sont en ville, les femmes se réunissent dans une grange afin de débattre sur la question de rester et se battre ou de fuir la communauté. Ce débat durera plusieurs heures et il est extrêmement bouleversant. Les actrices Rooney Mara, Claire Foy, Jessie Buckley et Frances McDormand interprètent les différentes positions qui résonnent fortement aujourd’hui.
Ces deux films sont très différents, mais ont en commun de traiter de sujets importants tout en étant esthétiquement réussis. Les deux proposent une expérience de cinéma unique.