Une année 2022 sèche et une période hivernale record sans pluie ont laissé 80% des eaux souterraines de la France à des niveaux «modérément ou très bas», selon un nouveau rapport
Les conditions de sécheresse au cours des mois d’hiver ont laissé la majorité des réserves d’eau souterraine en France à des niveaux « modérément bas » ou « très bas », ce qui signifie un été « difficile » à venir, ont averti les chercheurs.
Un rapport du Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM) a révélé que la situation du niveau des eaux souterraines du pays s’est « aggravée et est très insatisfaisante ».
Il a déclaré: « La plupart des eaux souterraines sont à des niveaux inférieurs à la norme, et 80% des niveaux sont modérément bas à très bas. »
L’hydrologue Violaine Bault, du BRGM, a déclaré lors d’une conférence de presse que les prochains mois affichent « une grande incertitude ».
Dit-elle: « [Changing trends] dépendra de la pluie [but] la recharge des stocks au printemps reste difficile à imaginer, car même les nappes réactives (les plus sensibles à l’eau) affichent des niveaux très bas.
Le site d’avertissement de sécheresse Info sécheresse a raconté une histoire similaire le 14 mars.
En utilisant les données de son observation de 422 nappes phréatiques, il a montré :
- 34 départements du pays sont en niveau d’alerte « rouge » (« très bas »)
- 20 sont en orange (« faible »)
- 20 sont en jaune (« modérément faible »)
- 7 ont un niveau « proche de la moyenne »
- 1 a un niveau « très élevé »
La situation est particulièrement tendue dans le nord-est et le sud-est du pays, ainsi que dans certaines zones du centre. La zone méditerranéenne est particulièrement touchée.
Certaines de ces zones ont déjà des restrictions d’eau en place, notamment les départements des Pyrénées-Orientales, des Bouches-du-Rhône, du Var et de l’Isère.
Les départements de Normandie et de Bretagne sont également concernés mais dans une moindre mesure.
Certaines régions du sud et du sud-est affichent des niveaux d’eau souterraine plus proches de ceux habituellement observés en juin et juillet, et non en mars. La majorité du pays connaît des niveaux plus souvent observés en avril ou en mai.
Cette infographie de @meteofrance montre que la #sécheresse des sols au 1er mars est souvent digne d’un mois d’avril ou de mai ! On atteint même des niveaux de juin ou juillet dans certains départements du sud et du sud-est. pic.twitter.com/Eh5mn77K0d
— Guillaume Séchet (@Meteovilles) 6 mars 2023
Les précipitations « ne résoudront pas tout »
Et, malgré quelques précipitations observées en France ces dernières semaines, cela n’a pas suffi à réparer des mois de sécheresse.
Le rapport du BRGM indique que normalement, les pluies d’automne et d’hiver sont indispensables pour recharger les nappes phréatiques, mais que les niveaux actuels sont « très insuffisants pour compenser les déficits accumulés au cours de l’année 2022 ».
L’hydrologue Emma Haziza a déclaré à BFMTV : « Cette pluie ne va pas tout arranger. Seuls 10 % des précipitations finissent dans les nappes phréatiques. C’est une anomalie statistique, car nous sommes normalement censés être couverts de pluie, du moins par les épisodes méditerranéens, mais nous n’en avons pas eu cette année.
« C’est une situation dramatique.
Christophe Person, responsable de la météo et du climat chez BFMTV, a également déclaré : « Au cours des prochaines semaines, la pluie sera utile pour la nappe phréatique. Mais ce sera loin d’être suffisant pour remplir les réservoirs avant l’été.
Le prévisionniste Météo France a déclaré que février 2023 avait été le « quatrième plus sec » en France depuis 1959, avec une période record de 32 jours sans pluie.
Cette période a marqué un « arrêt particulièrement brutal du remplissage des pluies », a déclaré Mme Bault au BRGM.