Le territoire français compte un nombre de communes plus conséquent comparé à ses voisins européens, avec un total de 34 955. Cette mesure de dispersion du pouvoir local peut toutefois poser des difficultés de gestion pour les petites entités administratives. Cependant, les habitants de ces dernières demeurent très attachés à leur village et en font un lieu de vie et d’appartenance important.
La France compte un nombre record de 34 955 communes sur son territoire. Selon le dernier rapport de la Cour des comptes, cela pose des problèmes pour l’administration française. En effet, la moitié des 35 000 municipalités françaises sont peuplées de moins de 500 habitants, ce qui est considéré par l’institution comme « la persistance d’un trop grand nombre de trop petites communes ». Quant aux communes de moins de 1 000 habitants, le taux atteint 71,6 %. En comparaison, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie ont réussi ces dernières années à réduire fortement leur nombre de communes. Ainsi, les Allemands comptent 10 795 communes pour 84 millions d’habitants, les Espagnols 8 112 pour 47 millions d’habitants et les Italiens 7 904 pour 60 millions d’habitants.
Pour les très petites communes, il est parfois difficile d’assurer toutes les missions prévues par la loi. La taille des petites communes est devenue un handicap lorsque l’acte I de la décentralisation a supprimé la tutelle préfectorale et leur a confié de nouvelles compétences techniques, notamment en matière d’urbanisme. Autre problème, il n’est pas toujours évident de trouver des élus pour administrer ces petites communes. En 2020, 106 communes se sont ainsi retrouvées sans candidat aux municipales. Le maintien des dotations est assorti d’un bonus de 5 %, sous certaines conditions démographiques.
L’Allemagne a choisi d’opérer par des fusions forcées pour réduire le nombre de communes, tandis que l’attachement des Français à leur commune a jusqu’à présent conduit les gouvernements successifs à repousser cette solution radicale. Cette relation forte avec la commune reflète la demande d’une gestion plus proche des besoins des citoyens, que l’épisode des « gilets jaunes » et la crise sanitaire ont sans doute encore accentuée. Les Français s’identifient ainsi davantage à leur commune qu’aux échelons supérieurs et connaissent mieux leur maire que le président du conseil régional, départemental ou communautaire.