Certaines parties de l’Occitanie ont été placées au plus haut niveau d’alerte à la sécheresse vendredi alors que les politiciens mettent en garde contre une « catastrophe humaine et écologique »
Une partie du département des Pyrénées-Orientales (Occitanie) est désormais en état d’alerte « crise » à la sécheresse, a annoncé vendredi 28 avril son préfet.
L’alerte entrera en vigueur à partir du 10 mai, a précisé Rodrigue Furcy lors d’une conférence de presse.
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—Actu Perpignan (@actuperpignan) 28 avril 2023
Le niveau « crise » est le niveau d’alerte le plus élevé possible (sur quatre niveaux). Les zones de la Têt et de l’Agly sont pour l’instant concernées, toutes deux dans la moitié nord du département.
Sur son site internet, le ministère de la Transition écologique explique que ce niveau élevé est « déclaré pour préserver l’eau à usage prioritaire ».
« Faire cela en avril, c’est extrêmement tôt », a déclaré Serge Zaka, agro-climatologue. dit Le Figaro. « Ce niveau est généralement atteint en juillet ou en août dans ce département, et même alors, pas tous les ans.
« Mais ce niveau de crise dans ce département aurait pu se justifier il y a déjà deux mois, voire un an. »
M. Zaka a déclaré que le niveau d’alerte élevé était une action « drastique », conçue pour économiser autant d’eau que possible.
Un niveau d’alerte de crise signifie :
- Pas d’utilisation d’eau non prioritaire, y compris pour l’agriculture
- Aucune utilisation de l’eau pour autre chose que des raisons prioritaires (santé, hygiène ou sécurité nationale)
Le département était déjà placé en « niveau d’alerte renforcé ou élevé », le deuxième niveau le plus élevé. Cela signifiait qu’il était déjà interdit aux individus d’arroser leurs jardins, de remplir les piscines ou de nettoyer leurs véhicules (en dehors des lave-autos établis).
La décision d’imposer une alerte à un département est « prise au niveau local par les préfets », précise le site gouvernemental Propluvia. « Les décrets de sécheresse ne peuvent être pris que pour une période limitée, dans une zone déterminée. »
Même au sein d’un même département, les alertes et arrêtés sécheresse peuvent être traités différemment. Par exemple, actuellement, 19 communes des Bouches-du-Rhône sont en état d’alerte « de crise », tandis que 28 communes sont en état d' »alerte » (deuxième plus bas), et le reste des Bouches-du-Rhône est en état d’alerte » niveau de vigilance (le niveau le plus bas).
Les alertes, en particulier aux niveaux inférieurs, visent à sensibiliser le public et à le préparer au cas où davantage de restrictions seraient nécessaires.
Les pénuries d’eau se font déjà sentir
Les pénuries d’eau touchent déjà certains villages du département, a déclaré M. Furcy. Déjà, « une vingtaine de communes » connaissent des tensions d’eau, ou le seront « d’ici la fin de l’été », a-t-il précisé.
Quatre communes sont totalement privées d’eau, avec leur eau imbuvable, même lorsqu’elle sort des robinets. Il s’agit de Bas-Confluent, Corbère, Corbère-les-Cabanes, et Saint-Michel-de-Llotes, dans une situation touchant 3 000 personnes.
Il vient après la présidente départementale Hermeline Malherbe averti de une « catastrophe écologique et humaine aujourd’hui » et une « catastrophe écologique demain », en raison de la situation de sécheresse dans la région. Elle a écrit une lettre d’avertissement ouverte au président Macron, soulignant que le département n’a pas connu de précipitations importantes depuis plus d’un an.
Plus tôt ce mois-ci, le département a été touché par le premier grand incendie de forêt de l’année en France. Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, s’est rendu dans la région hier (jeudi 27 avril).
Vous pouvez vérifier le niveau de sécheresse et toutes les restrictions possibles dans votre région au le site Propluvia du gouvernement ici.