S’exprimant samedi dernier, une semaine environ après la diffusion des conseils de la convention concernant la fin de vie, François Braun a réagi suite à l’annonce d’Emmanuel Macron d’un projet de loi prévu d’ici la fin de la saison estivale.
Le ministre de la Santé se montre prudent quant à une législation sur « l’aide active à mourir », recommandée par la convention sur la fin de vie. François Braun considère, ce samedi 8 avril, que la priorité devrait être « au renforcement de l’existant ».
« Le débat sur l’aide active à mourir est toujours en cours. Une loi allant dans ce sens transformerait profondément notre société et notre relation à la mort », a déclaré le ministre, qui s’exprime pour la première fois sur cette question dans Le Monde. « Si la société devait aller vers une aide active à mourir, cela ne pourrait être que dans des situations très spécifiques et rigoureusement encadrées », estime-t-il, alors qu’Emmanuel Macron a annoncé un projet de loi sur la fin de vie « d’ici la fin de l’été ».
**Soutenir les soins palliatifs**
La législation actuelle, établie par la loi Claeys-Leonetti de 2016, autorise les professionnels de santé à administrer une sédation irréversible aux patients proches de la mort et dont les souffrances sont intolérables. Cependant, elle n’autorise ni le suicide assisté (le patient s’administre lui-même le produit létal) ni l’euthanasie (un professionnel de santé l’injecte).
Selon François Braun, même en changeant la loi, « on ne répondra jamais à toutes les situations ». « Chaque fin de vie est unique et chaque situation est différente ». « Quelle que soit la solution que nous choisirons, notre priorité devra être de renforcer l’existant. En améliorant la compréhension et l’utilisation des directives anticipées, en formant mieux les professionnels de santé, en ayant recours plus fréquemment à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort : ce sont des outils que nous renforcerons en soutenant les soins palliatifs », assure-t-il.
Le ministre est convaincu que « si nous y parvenons, il y aura alors beaucoup moins de demandes d’aide à mourir ». Si la législation devait évoluer vers une aide active à mourir, alors François Braun « ne veut pas qu’elle puisse imposer une obligation aux médecins » et « ne pense pas qu’elle doive nécessairement se faire dans un cadre médical ».