Suite à son séjour en Chine, Emmanuel Macron se rend mardi aux Pays-Bas. L’objectif de ce déplacement est tout autant d’ordre diplomatique que commercial, puisqu’il doit aboutir à la signature d’un « accord en faveur de l’innovation ». De quel type de pacte s’agit-il ?
Le mercredi 12 avril, Emmanuel Macron envisage de signer avec son homologue néerlandais un « pacte pour l’innovation ». Ce pacte a pour but de mettre en place ou de consolider les collaborations entre Paris et La Haye dans des domaines aussi importants que l’industrie de la défense, l’énergie, l’intelligence artificielle ou encore la physique quantique, qui permet d’augmenter considérablement la puissance de calcul des ordinateurs.
L’objectif principal de ce partenariat est de tirer parti de la proximité géographique entre les deux pays. Par exemple, STMicroelectronics, une entreprise qui fabrique des puces en France, peut se rapprocher de la société néerlandaise ASML, qui produit des machines pour la fabrication de ces mêmes puces. Cette technologie joue un rôle crucial, car les constructeurs automobiles en Europe en ont besoin.
Le modèle que l’Élysée souhaite reproduire est l’accord signé à l’automne 2022 entre les industriels de l’automobile de la région des Hauts de France et des entreprises néerlandaises du même secteur. Distants de quelques centaines de kilomètres, une cinquantaine de sociétés et de centres de recherche ont décidé d’unir leurs compétences pour développer plus rapidement leur filière de voitures électriques et créer ensemble des « gigafactories » au cœur de l’Europe.
## Créer des géants économiques européens
Dans le contexte géopolitique actuel, l’Élysée estime qu’il est urgent d’avoir une économie européenne moins dépendante de la Chine et des États-Unis. La souveraineté économique a été un sujet très discuté pendant la crise du Covid-19, notamment en ce qui concerne la santé et certaines industries. L’idée est d’accélérer le développement de l’industrie verte et d’investir dans la décarbonation de l’économie.
Emmanuel Macron souhaite également contrecarrer le plan américain de Joe Biden. Le président français insiste sur le fait qu’aucun pays européen ne pourra rivaliser s’il agit seul et de manière isolée. Cependant, il existe un risque que cela ne reste qu’un vœu pieux face aux milliards d’euros déployés par les États-Unis pour attirer les usines et les industries sur le continent américain.
En attendant, nos relations avec l’Allemagne étant moins fluides ces derniers temps, ce n’est pas un hasard si la France cherche à se rapprocher des Pays-Bas, tant du point de vue commercial que technologique.