La statue avait été approuvée par 94% des électeurs lors d’un référendum en 2022, mais un tribunal a jugé qu’elle enfreignait les lois françaises sur la laïcité
Un maire de l’ouest de la France a réagi avec colère après que la cour administrative suprême a ordonné une statue de Saint-Michel dans sa ville doit être démantelée « au nom de la séparation de l’Église et de l’État ». Il est interdit en France d’afficher des signes et symboles religieux dans la plupart des espaces publics en raison d’une loi de 1905 séparant l’Église de l’État, bien que cela ne s’applique pas aux églises, cimetières, monuments aux morts, musées et expositions.
La statue a été installée sur la place publique de la ville côtière atlantique des Sables-d’Olonne (Vendée, Pays de la Loire) en 2018, devant une église du même nom.
Mais le 7 avril, la cour administrative suprême de France, le Conseil d’État, a rejeté l’appel de la ville pour conserver la statue et a ordonné son retrait.
Il a déclaré que c’était « au nom de la séparation de l’Église et de l’État », ou de la laïcité (laïcité en français), qui est souvent cité comme l’un des grands principes de la France.
Après l’installation de la statue sur la place publique de la ville, La fédération de Vendée de la libre pensée (la fédération vendéenne de la libre pensée) a porté l’affaire devant les tribunaux. Le tribunal administratif de Nantes, puis la cour d’appel, demandent à la commune de retirer la statue, mais le maire des Sables-d’Olonne, Yannick Moreau, fait appel.
Après la dernière décision, M. Moreau a déclaré que lui et les citoyens de la ville souhaitaient que la statue reste, mais qu’ils respecteraient la décision du tribunal.
Dans un communiqué de presse, il a déclaré : « Je ne contesterai pas la décision du tribunal. Notre statue sera enlevée mais la volonté et le vote des Sablais seront respectés : nous trouverons une solution pour qu’elle reste devant l’église Saint-Michel. Nous devons trouver une solution qui respecte la loi, mais aussi la volonté du peuple.
La statue est dans la commune depuis des années, ayant été devant l’école Saint Michel avant d’être vendue, et reprise par la commune pour être installée devant l’église. En mars 2022, la ville a organisé un référendum sur l’opportunité de conserver la statue, et 94% des 4 593 électeurs ont déclaré qu’ils étaient favorables à son maintien en place.
Depuis que la statue a été retirée pour la première fois l’année dernière, des centaines de résidents locaux ont pris part à des marches en faveur du maintien du monument en place.
La Cour Administrative d’appel de Nantes demande que la statue de l’Archange St-Michel soit déboulonnée au nom de la laïcité
Grand Rassemblement de #Reconquête et de #GénérationZ au pied de la statue dimanche 18 septembre Îlot St-Michel 14h Les Sables d’Olonne.
Venez nombreux ! pic.twitter.com/NkyyX9Prx9—Daniel (@Daniel75006) 17 septembre 2022
Les jeunes de Génération Z sont arrivés aux Sables d’Olonne pour accueillir Eric Zemmour, qui viendra « défendre » la statue de Saint-Michel dont la justice a ordonné le déboulonnage dans les six mois pic.twitter.com/jcOSKKvuWS
— Marylise Kerjouan (@mkerjouan) 8 janvier 2022
300 anciens parachutistes ont défilé dans les rues des Sables d’Olonne, contre le déboulonnage de la statue de St-Michel, leur saint patron, commandée par la justice suite à la plainte d’une association de gauche. pic.twitter.com/HhtOtn95Hr
— Fdesouche.com est une revue de presse (@F_Desouche) 15 octobre 2022
M. Moreau a exprimé son « incompréhension » face à la décision et a déclaré : « Le Conseil d’Etat s’est lavé les mains de la question, pressé d’en finir avec l’arrêt. Elle n’a pas accepté notre appel et a définitivement condamné notre statue.
« Les quelques ayatollahs qui ont gagné ce procès absurde doivent être heureux. Tant pis pour les victimes. »
Sur Twitter, M. Moreau est allé plus loin, se disant « sidéré et indigné », et que c’était un « triste Vendredi Saint ». Dans son communiqué, il a réitéré : «[In Les Sables-d’Olonne] nous sommes habitués aux tempêtes, mais la tempête du « réveil » et de « l’annulation de la culture » nous a finalement frappés.
Le Conseil d’État rend publique ce matin (#vendredisaint) sa décision de ne pas examiner le pourvoi de la ville des Sables concernant le devenir de notre #statue #SaintMichel.
La tempête du #wokisme et de la #cancelculture s’est abattue sur Les Sables d’Olonne.
Ma réaction ⤵️ pic.twitter.com/ELH0XgGNHY
— Yannick MOREAU (@YannickMOREAU) 7 avril 2023
Parlant pour Le FigaroM. Moreau a déclaré : « C’est incroyable qu’en France, la plus haute juridiction administrative ne considère pas qu’une statue fait partie du patrimoine culturel d’un quartier, et d’une ville dont le blason représente une vierge protectrice des marins. »
Il a dit que « le wokeism avait froidement et violemment frappé une statue très inoffensive ».