Marylise Léon remplacera M. Berger et devient la deuxième femme en quelques mois à diriger un grand syndicat français
Laurent Berger, qui a dirigé le plus grand syndicat de France alors qu’il protestait contre les réformes controversées des retraites du gouvernement, devrait démissionner en juin.
Monsieur Berger a dirigé la CFDT (Confédération française démocratique du travail) pendant 11 ans et s’est fait remarquer dans les médias français en 2023 en tant que porte-parole intersyndical clé dans la bataille contre le projet de loi.
Marylise Léon, qui est actuellement la dirigeante adjointe du syndicat, le remplacera.
Le changement intervient moins d’un mois après que le deuxième syndicat français, la CGT, a élu Sophie Binet pour être la première femme dirigeante dans son histoire.
Mme Léon ne sera cependant pas la première femme dirigeante de la CFDT – Nicole Notat a occupé le poste entre 1992 et 2002.
« Pas un choix dicté par l’actualité »
M. Berger a annoncé qu’il quittait le mercredi 19 avril au matin dans une interview avec Le Mondeaprès que la décision eut été prise lors d’une réunion interne.
Cela ne surprendra pas autant les membres du syndicat, car M. Berger a annoncé l’année dernière qu’il démissionnerait à un moment donné au cours de son mandat actuel.
« C’est une décision mûrement réfléchie que j’ai déjà reportée une fois, après discussions avec mes collègues du comité exécutif. Ce n’est ni un caprice ni un choix dicté par l’actualité », a déclaré le dirigeant syndical.
M. Berger a remporté de nombreux applaudissements de tous les horizons politiques au cours de la vague actuelle d’actions contre le gouvernement, notamment à propos du projet de loi sur la réforme des retraites.
Il s’est notamment fait remarquer pour avoir contribué à faciliter une longue période d’action intersyndicale – généralement rare en France – tout en maintenant la position de la CFDT en tant que syndicat plus modéré et réformiste.
« Ce n’est jamais le bon moment »
Contre les critiques selon lesquelles il pourrait affaiblir le mouvement syndical à un moment clé, il a déclaré que le syndicalisme « sort de cette période en gagnant » et que son successeur Mme Léon est « capable, dynamique » et « a une bonne compréhension de la monde de travail ».
Décrivant la décision comme étant « chargée d’émotion », M. Berger a ajouté que malgré la complexité de la situation actuelle, il estimait que la décision ne pouvait plus être reportée.
« Je suis conscient que c’est une période particulière. Mais qui dit que ce ne sera pas la même chose en octobre ou en juin… En réalité, j’ai peur qu’on ne vive que des moments particuliers, que ce ne soit jamais le bon moment.
M. Berger continuera de superviser la CFDT lors des célébrations du 1er mai de cette année, dont la préparation a vu les syndicats refuser de prendre contact avec le gouvernement au sujet du président Emmanuel Macron. nouveau plan pour le monde du travail.