Le maire Bruno Toussaint a déclaré qu’il avait été adopté avec l’accord des chasseurs locaux, qui l’ont accepté « sans problème ».
Un maire qui a interdit la chasse le dimanche après-midi dans sa région pense qu’une interdiction nationale est possible.
Saint-Dié-des-Vosges, une ville de 20 000 habitants dans l’est de la France, a interdit la chasse le mercredi et à partir de 13h00 le dimanche.
La mesure débutera à la réouverture de la saison de chasse en juin.
Le maire Bruno Toussaint a déclaré qu’il avait été adopté avec l’accord des chasseurs locaux, qui l’ont accepté « sans aucun problème ».
Important d’avoir des discussions
« Tout le monde dit qu’il est impossible pour les élus de discuter avec les chasseurs, mais il suffit d’avoir un peu de volonté, de se mettre autour d’une table et de peser le pour et le contre, et de ne pas avoir peur d’avoir des discussions », a-t-il déclaré.
L’interdiction s’applique à deux forêts situées dans les limites de la commune et des panneaux afficheront les nouvelles règles.
« Nous avons la chance d’être entourés de forêts. Ce serait dommage de forcer les gens à rester dans le centre-ville », a déclaré M. Toussaint.
« Avec le Covid, les gens ont repris l’habitude de marcher en famille en forêt, et ils ne pouvaient plus faire ça. »
Bien qu’aucun accident de chasse n’ait été signalé dans la commune, les habitants ont dû modifier leur comportement pour éviter certaines zones.
« Les gens ont peur d’aller dans la forêt »
« Les gens avaient peur d’aller dans la forêt, moi y compris. Quand il y a des chasseurs à côté de vous, ce n’est pas rassurant.
Le village voisin de Taintrux a rapidement emboîté le pas et a imposé sa propre interdiction le dimanche après-midi – la forêt chevauche les deux communes – afin que les promeneurs puissent être sûrs d’avoir la forêt pour eux seuls.
« Le maire est un chasseur », a déclaré M. Toussaint.
« Il en a discuté avec le groupe de chasse local, qui a vite compris la nécessité de laisser tout le monde profiter de la nature. »
Les maires et les députés de toute la France ont été en contact pour savoir comment la ville a pu mettre en œuvre le changement.
Plus des trois quarts des Français favorables à l’interdiction de la chasse
Plus des trois quarts (78%) des Français sont favorables à une interdiction totale de la chasse le dimanche, révèle en janvier un sondage Ifop pour le compte de sept associations de protection de la nature.
Malgré le soutien populaire, la mesure était absente de l’ensemble des mesures de sécurité de la chasse annoncées par le gouvernement plus tôt cette année.
Le député vert Charles Fournier a récemment déposé un avant-projet de loi proposant une interdiction le dimanche, mais il n’y avait pas assez de temps pour qu’il soit débattu.
Il avait déjà provoqué l’ire des lobbyistes en chasse.
Ils disent que le projet de loi cible les travailleurs qui n’ont d’autre choix que de chasser le dimanche.
M. Toussaint est favorable à une législation nationale.
« Peut-être que cela peut être l’après-midi, et un compromis peut être atteint en ayant des discussions. »
Il a reconnu que l’établissement de relations facilite la mise en œuvre de la politique au niveau local :
« Je suis en dialogue depuis des années et j’ai de bonnes relations avec les chasseurs. »
Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseursa précédemment déclaré qu’il était « hors de question d’abandonner le dimanche après-midi ».
Blessures en baisse
Les blessures liées à la chasse ont progressivement diminué.
Au début du siècle, la France comptait en moyenne environ 180 accidents de chasse par an.
Lors de la saison 2021-22, ils étaient 90, selon les chiffres de l’agence de la biodiversité OFB.
Au cours de la même période, le nombre d’accidents mortels par an est passé de 31 à huit.
Pourtant, l’OFB a noté que l’année dernière a été « également marquée par une augmentation significative de la proportion de non-chasseurs parmi les victimes [26% compared to an average of 12% over the last 20 years]”.
Deux non-chasseurs ont été tués en 2021-22 et 23 autres ont été blessés.
Les plans du gouvernement pour améliorer la sécurité comprennent le développement d’une application pour smartphone pour informer les utilisateurs des lieux de chasse, l’introduction de panneaux normalisés pour les zones de chasse et des sessions de formation obligatoires pour les organisateurs de chasse.