Le gouvernement dit qu’il cessera de déduire des points des permis de conduire pour les excès de vitesse mineurs, mais les opposants ont qualifié cette décision de « dégoûtante »
Les militants de la sécurité routière ont averti qu’il y aura « plus de morts et de blessés » sur les routes françaises lorsque le gouvernement mettra fin aux sanctions en points de permis pour les petits excès de vitesse.
Dans une lettre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé vouloir « adapter [current] régime répressif pour les petits excès de vitesse » du 1er janvier 2024.
Il a expliqué qu’à partir de cette date, pour des vitesses inférieures à 5km/h au-dessus de la limite, les conducteurs ne se verraient plus déduire des points de leur permis (en France, les conducteurs perdent des points, au lieu d’en recevoir).
Cependant, il a dit qu’il n’envisageait pas de « dépénaliser ces infractions », qui seront toujours punies d’une amende. M. Darmanin l’a qualifiée de « mesure de bon sens » pour les citoyens.
A la demande du Président de la République, à partir du 1er janvier 2024, il n’y aura plus de retrait de points pour les excès de vitesse inférieures à 5 km/h. L’amendement bien sûr sera maintenu.
Une mesure de bon sens pour nos concitoyens.— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) 19 avril 2023
Les chiffres montrent qu’en 2020, sur les 12,5 millions de contraventions pour excès de vitesse émises en raison des radars, 58 % concernaient des excès de vitesse inférieurs à 5 km/h.
Pierre Chasseray, délégué général de l’association automobile 40 millions d’automobilistes, s’est félicité de la mesure. Il a déclaré: « Nous travaillons sur cette mesure avec le ministre de l’Intérieur depuis des années, donc je ne peux que célébrer. »
« La sécurité routière un instrument politique »
Mais Pierre Lagache, vice-président du groupe de sécurité routière la Ligue contre la violence routière, a déclaré qu’il s’agissait d’un « recul » qui provoquerait « les conditions d’un relâchement des comportements ».
Il dit FranceInfo que la sécurité routière était devenue « un instrument politique ».
« Nous avons vu un certain nombre de reculs consécutifs », a ajouté M. Lagache. « Le retour à 90km/h dans certains départements, le refus d’un contrôle technique pour les motos, l’arrêt des radars urbains.
Il a déclaré que lorsque des radars automatiques ont été annoncés et mis en place en 2002, les niveaux de vitesse ont chuté avant même que les radars ne soient installés.
« [The government] envoie le message que notre politique de sécurité routière s’arrête, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. Vous pouvez vous détendre », a-t-il déclaré.
Le gouvernement le fait dans un « contexte social tendu » – clin d’œil au mécontentement face aux réformes controversées des retraites – et « c’est une des manières de gérer cette situation, c’est d’assouplir un certain nombre de mesures de sécurité routière ».
« Cette militarisation de notre sécurité routière vous fait vraiment remettre en question le fonctionnement de nos institutions, et c’est un peu dégoûtant. »
M. Lagache a déclaré que la mesure ferait plus de morts et de blessés sur la route.
En revanche, M. Chasseray a déclaré que la nouvelle mesure « nous permettra de montrer que cela n’aura aucun effet sur les accidents ».
La nouvelle mesure arrivera cinq ans et demi après que le gouvernement d’abord abaissé la limitation de vitesse sur les routes départementales (sans réservation centrale) à 80 km/h, dans le but de réduire les accidents. Le tollé a alors conduit le gouvernement à faire demi-tour, permettant aux départements de revenir à 90km/h s’ils le souhaitaient.
Les statistiques de la sécurité routière montrent qu’il y a eu 3 260 morts sur les routes de métropole en 2022, soit une hausse de 0,5 % par rapport à 2019 (la dernière année avant les effets de la pandémie).
Le les derniers chiffres du gouvernement montrent que en mars 2023, il y a eu une baisse de 14 % de la mortalité et une baisse de 15 % des blessures graves, par rapport à mars 2022.
Comment fonctionnent les amendes pour excès de vitesse pour les conducteurs britanniques en France ?
Les points pour les infractions en France ne peuvent pas être retirés d’une licence étrangère.
Si vous commettez une infraction au code de la route susceptible d’entraîner une perte de points, les règles stipulent que vous devez payer l’amende correspondante et demander l’échange de votre permis britannique contre un français. Le Français se verra alors déduire les points nécessaires.
Cela est particulièrement vrai pour les personnes qui vivent en France et qui ont conduit avec un permis de l’UE ou du Royaume-Uni qui ne les obligeait pas à échanger dans l’année suivant leur arrivée dans le pays. Cela s’applique à toutes les licences de l’UE et du Royaume-Uni (sauf si la licence a été délivrée après le 1er janvier 2021).
Si le permis a été délivré après le 1er janvier 2021, vous devez obligatoirement l’échanger contre un français au cours de la première année de résidence.
Les conducteurs résidents britanniques sont également tenus d’échanger leur permis britannique contre un français si leur permis approche de sa date d’expiration.