Il paraît que l’administration se trouve dans une situation difficile concernant la révision des pensions, tandis que la coalition syndicale invite à la 11ème journée de manifestation ce jeudi. En prévision du verdict du Conseil constitutionnel concernant le document le 14 avril, « on ne va pas demeurer recroquevillé dans un recoin de la salle », déclare un membre du gouvernement.
La onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites a lieu ce jeudi 6 avril, avec près de 600 000 à 800 000 manifestants attendus à travers la France selon les estimations du ministère de l’Intérieur. Les syndicats espèrent redynamiser un mouvement qui a connu une légère baisse de participation ces dernières semaines. L’un de leurs arguments est l’attitude rigide du gouvernement, après une réunion intersyndicale à Matignon qui n’a mené à aucun progrès.
Le gouvernement semble presque paralysé et se trouve dans une impasse, sans vouloir renoncer à retarder l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Pour que les syndicats acceptent de discuter d’autres sujets, le gouvernement doit reculer sur cette condition. La seule issue possible pour le moment est la décision du Conseil constitutionnel, qui doit se prononcer sur la réforme dans un peu plus d’une semaine, le vendredi 14 avril. En attendant, les ministres ont repris leur travail sur d’autres dossiers, comme le plan eau, le grand âge ou le travail en prison.
## Marine Le Pen reçue à Matignon la semaine prochaine
Le gouvernement espère que la décision des Sages permettra de légitimer son texte, après le traumatisme lié à l’utilisation du 49-3. Un ténor de la gauche estime que « la conformité à la Constitution ne règle pas tout », tandis qu’un pilier de la majorité se demande si « la CFDT va contester une loi qui a suivi un processus démocratique ? ». Emmanuel Macron disposera de 15 jours pour promulguer la loi si l’avis est positif, sans garantie que le mouvement social s’éteigne immédiatement.
L’exécutif est attentif aux chiffres de mobilisation, en baisse ces dernières semaines, mais les syndicats comptent sur la réunion avortée à Matignon pour galvaniser leurs troupes. Le gouvernement surveille également le calendrier : le 14 avril marquera la fin des trois semaines de consultations menées par la ministre Élisabeth Borne. Elle recevra la semaine prochaine Marine Le Pen, dont la popularité augmente à mesure que la crise s’intensifie, puis des élus locaux mercredi. Matignon considère qu’il est « trop tôt pour faire le bilan ».
## Aucun changement avant le 14 avril
De son côté, Emmanuel Macron, actuellement en Chine, semble prêt à reprendre les choses en main, persuadé que la réforme des retraites n’aura pas d’impact durable sur la société. Un proche du président s’interroge sur le nombre de fois où l’on a déjà annoncé sa chute.
Emmanuel Macron est le seul à détenir les cartes : il peut promettre de recevoir les syndicats, s’exprimer solennellement devant les Français, procéder à un remaniement ou changer de Premier ministre. Pour l’heure, une certitude : rien ne bougera avant le 14 avril et la décision du Conseil constitutionnel.