Dans le but d’améliorer notre alimentation en dépit de l’augmentation des prix, un document suggère d’accorder une « aide financière extraordinaire pour l’ensemble des foyers », soit au minimum 50 euros mensuels par individu. De plus, l’instauration de deux plats végétariens par semaine est recommandée dans les espaces de restauration scolaires, ou bien la mise en place d’un choix végétarien pour chaque repas.
Il s’agit d’une coïncidence de calendrier : la « niche parlementaire » des écologistes se déroule au cours de la onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Ce télescopage fait craindre à certains un hémicycle clairsemé à gauche pendant certains votes. Néanmoins, ils prévoient de défendre leurs textes lors de cette journée réservée à l’Assemblée, concernant l’interdiction des jets privés, le RSA dès 18 ans et une prime alimentaire. Sur ce dernier point, dont le titre de travail est « Mieux Manger », les députés écologistes entendent bien défendre leurs positions, en dépit de tout.
Dans cette proposition de loi, qui doit ouvrir le bal jeudi 6 avril, les écologistes veulent défendre une « prime alimentaire » pour aider les plus démunis à faire face à l’inflation, d’au moins 50 euros par mois et par personne, à partir du mois de juillet 2023. « Nous visons à répondre à l’urgence alimentaire en proposant une prime alimentaire pour les bénéficiaires des minimas sociaux. Nous voulons en finir avec des mesures que nous jugeons paternalistes et laisser aux gens le choix d’aller au supermarché et d’acheter ce qu’ils estiment être bon pour leur santé », explique la députée Francesca Pasquini, auteure de ce texte à portée « sociale, sanitaire et environnementale ».
#### « Il faut automatiser cette prime »
En effet, près de 11 millions de personnes seraient concernées et le coût annuel serait estimé à plus de 6,5 milliards d’euros. La majorité présidentielle estime que ce dispositif est trop complexe et trop coûteux, et demande à l’exécutif de concrétiser une promesse présidentielle qui tarde à se réaliser. Le gouvernement promet qu’une « expérimentation » de chèque alimentaire sera lancée « dans les tout prochains mois ».
Par ailleurs, la mesure portée par EELV est censée soulager immédiatement les associations, débordées par les demandes d’aide. « Le gouvernement dit souvent qu’il va aider les Français sur l’alimentation. Mais combien de temps cela fait-il que l’on parle de chèque alimentaire : six mois, un an, plus? Mais on sait que les chèques, les gens ne vont pas les chercher, car les démarches sont compliquées. C’est pourquoi nous disons qu’il faut automatiser cette prime et qu’elle doit arriver directement sur les comptes bancaires de chaque personne », plaide Sandra Regol, l’autre députée écologiste à l’origine du texte.
Les écologistes n’ont pas non plus renoncé à se battre contre les nitrites dans le cadre de ce même texte « Mieux Manger ». Ils comptent défendre une interdiction à partir de 2024 des additifs nitrés dans toutes les charcuteries, ou au moins dans le jambon cuit, « particulièrement apprécié des enfants », et dans certains services de restauration collective. Ils défendent également l’instauration de deux menus végétariens par semaine ou d’une option végétarienne à tous les repas, dans les cantines scolaires.